Le concept réfracté de la souveraineté et les États offshore

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2006

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Tous droits réservés © Le Centre canadien d'études allemandes et européennes, 2006

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Si on reconnaît le souverain par sa faculté à trancher de façon décisive dans les situations historiques exceptionnelles, force est d’admettre aujourd’hui que ce souverain ne procède pas toujours selon les dispositions des États de droit. Sont également souverains, et rivalisent avec les « démocraties », quand ils n’en sont pas ses complices, les tenants d’une souveraineté offshore. La moitié du stock mondial d’argent transite par les paradis judiciaires et fiscaux, ports francs ou zones franches où financiers, avocats, gestionnaires brassent des sommes d’argent inouïes au carrefour de la gestion d’activités industrielles, financières, mafieuses et criminogènes. Là, la finance la moins imputable est en effet souveraine. Avec ses propres entités « offshore », dont certaines font partie de l’Union des 25 (le Luxembourg, Chypre et Malte), l’Europe incarne par moment ce problème majeur. Entre les États, les tricheurs, les criminels et le peuple, le concept de « souveraineté » se trouve hors foyer.

If we recognize the sovereign by its ability to emphatically decide in historically exceptional circumstances, then we must today admit that the sovereign doesn’t always take his decisions in accordance with the rule of law. The holders of offshore sovereignty are also sovereign and rival “democracies”, when they are not their accomplices. One half of global financial resources transit through fiscal or legal paradises, free ports or free zones where financiers, lawyers and managers move unheard of sums of money at the intersection of the management of industrial, financial, mafia and criminal activities. There, the least identifiable finance is in effect sovereign. With its own “offshore” entities, of which certain are a part of the Union of 25 (Luxemburg, Cyprus, and Malta), Europe incarnates this major problem. Between states, cheaters, criminals and the people, the concept of “sovereignty” finds itself displaced.

Wenn der Souverän an seiner Fähigkeit zu erkennen ist, in historischen Ausnahmesituationen über zentrale Fragen zu entscheiden, dann muss heute eingeräumt werden, dass dieser Souverän nicht immer gemäß rechtsstaatlichen Prinzipien verfährt. Die Statthalter einer „Offshore“-Souveränität sind gleichfalls souverän und rivalisieren mit den „Demokratien“, wenn die einen nicht sowieso Komplizen der anderen sind. Die Hälfte der globalen Geldströme wird über „Steuerparadiese“, Freihandelszonen und Freihäfen bewegt, wo Finanzjongleure, Rechtsanwälte und Vermögensverwalter am Kreuzungspunkt von industriellen und Finanzmarktaktivitäten einerseits sowie mafiösen und kriminellen Machenschaften andererseits unerhörte Geldmengen umwälzen. An diesen Plätzen ist dasjenige Kapital souverän, das sich der Besteuerung am effektivsten entziehen kann. Durch die Existenz von „Offshore“-Zonen, von denen einige sogar zur Europäischen Union gehören (Luxembourg, Zypern und Malta), innerhalb seiner eigenen Grenzen verkörpert Europa in gewisser Weise dieses gravierende Problem. Zwischen Staaten, Betrügern, Kriminellen und der Bevölkerung findet sich der Begriff der „Souveränität“ gleichsam ausgeschlossen.

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