2005
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Journal of the Canadian Historical Association ; vol. 16 no. 1 (2005)
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C. P. Champion, « Eminent Pearsonians: Britishness, Anti-Britishness, and Canadianism », Journal of the Canadian Historical Association / Revue de la Société historique du Canada, ID : 10.7202/015736ar
On a habituellement interprété la « britannicité » du Canada au milieu du XXe siècle comme un lien outre-atlantique évanescent, un sentiment d’allégeance à un pays étranger, ou un signe de dépendance et d’immaturité coloniale. On a tendance à diviser de façon manichéenne les pro- et les antibritanniques – les uns favorables au lien britannique, les autres, à l’indépendance du Canada – et de distinguer sans nuance ce qui est « britannique » de ce qui est authentiquement « canadien ». Toutefois, une étude portant sur les célèbres Pearsoniens (trois générations de Canadiens qui ont assumé à la fois leur anglophilie et leur « canadianité ») suggère qu’ils n’étaient ni purement anglophiles ni tout à fait anglophobes, mais qu’ils se situaient entre les deux. La britannicité et la canadianité s’interpénétraient bien plus qu’on le pense généralement. Le nationalisme et l’internationalisme pratiqués par Pearson et ses contemporains étaient teintés de libéralisme anglais et d’impérialisme libéral britannique. En fait, la britannicité a coloré la canadianité de tous ceux et celles qui, de près ou de loin, et quelles qu’aient été leurs origines sociales et ethniques, ont participé à l’aventure historique canadienne. Dans le sens positif du terme, le canadianisme était une excroissance de la britannicité.