De la fraternité. À propos des groupes Medvedkine

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2006

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Cinémas : Revue d'études cinématographiques ; vol. 17 no. 1 (2006)

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Comment les films abordent-ils l’expérience fraternelle et comment en rendent-ils compte ? À partir des réalisations des groupes Medvedkine (1967-1974), le présent article étudie les modes d’expression d’une sensibilité partagée par les principaux acteurs et réalisateurs des films, ainsi que par leurs publics critiques : du geste d’accueil cinématographique, en l’occurrence celui de Chris Marker envers Georges Beauregard dans À bientôt j’espère, à la forme réflexive des films, qui renvoie à la possibilité d’une expérience fraternelle à partir de l’expérience originaire de leur fabrication. Il s’agira de distinguer deux opérations filmiques : l’esthétisation de l’expérience d’une part, et sa « mythologisation » (Barthes) d’autre part. L’esthétisation désigne ici — en écho aux propositions de Dewey — une manifestation du geste artistique dans son produit. Les qualités par lesquelles une expérience se distingue d’un enchaînement d’événements ordinaires — par exemple l’expérience de faire une oeuvre — se manifestent dans la trace ou le produit de cette expérience, c’est-à-dire dans l’oeuvre. Si les films des groupes Medvedkine réactivent le motif de la fraternité, c’est donc grâce à des indices relationnels et à des formes de mise en abîme qui renvoient le spectateur non pas à la représentation directe de la « fraternité », mais aux liens de complicité qui se sont noués entre les intervenants. On montrera finalement que l’esthétisation de l’expérience originaire sert moins un discours de la fraternité qu’une praxis de solidarité qui affecte, par-delà les films, les praxis de perpétuation — d’un groupe Medvedkine à l’autre ou d’un film de Chris Marker à l’autre — aussi bien que les praxis de réception critique.

How do films address fraternity and how do they express it? The present article will discuss the films of the Medvedkin group (1967-74) to examine the ways of expressing a sensibility shared by the group’s main actors and filmmakers and their audiences: from the welcoming gesture, in this case that of Chris Marker to Georges Beauregard in À bientôt j’espère, to the films’ reflexive form, which suggests the possibility of a fraternal experience within the experience of the films’ production. This article will identify two filmic operations: aestheticizing experience and its “mythologization” (Barthes). Here aestheticizing, echoing Dewey, is the manifestation of an artistic gesture in its product. The qualities through which an experience is distinguished from a sequence of events—such as those involved in making a film, for example—is evident in the trace or product of this experience: in the film itself. The Medvedkin groups revived the fraternity motif through relational marks and forms of mise en abîme which do not directly represent “fraternity” but rather the bonds that are formed between those who made it. Finally, the article will discuss how aestheticizing the original experience serves not so much a discourse of fraternity as a praxis of solidarity which, beyond the films themselves, affects the praxis of perpetuation, from one Medvedkin group and Chris Marker film to another, and the praxis of critical reception.

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