2006
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Jean-Philippe Degeai et al., « Calcul de l’érosion à long terme en région de socle autour de grands astroblèmes du Québec et de France », Géographie physique et Quaternaire, ID : 10.7202/016825ar
Une nouvelle méthode de calcul de l’érosion à long terme est proposée à partir des caractéristiques morphométriques des cratères d’impact complexes. Cette méthode permet d’estimer l’épaisseur de la tranche de substrat érodé autour d’un astroblème, forme dégradée d’un cratère d’impact. Pour cela, la morphométrie initiale du cratère est reconstituée afin d’estimer l’altitude de la topographie pré-impactique. Deux paramètres morphométriques sont retenus : le diamètre de la structure d’impact et sa profondeur réelle, c’est-à-dire la distance entre la topographie pré-impactique et la base des brèches d’impact polymictiques. Une relation entre ces deux paramètres a été déterminée à partir d’une base de données portant sur 31 cratères d’impact complexes terrestres bien conservés. Cette méthode est appliquée à quatre grands astroblèmes, d’âge dévonien à triasique, situés au Québec (Charlevoix, Manicouagan, lac à l’Eau Claire est) et dans l’ouest du Massif central français (Rochechouart). Les tranches de substrat érodé autour de ces astroblèmes depuis leur formation sont estimées entre 100 et 2 000 m d’épaisseur. Les taux moyens d’érosion post-impactique sont relativement faibles, avec des valeurs comprises entre 1 et 10 m/Ma. Au Québec, l’érosion à long terme au cours des temps phanérozoïques semble avoir été 2 à 4 fois plus forte sur la bordure du Bouclier canadien (Laurentides) qu’à l’intérieur (Labrador).