2008
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Frontières ; vol. 20 no. 2 (2008)
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Véronique Duchesne, « « Chanter » les morts en pays anyi (Côte-d’Ivoire) », Frontières, ID : 10.7202/018333ar
Dans le sud-est de la Côte-d’Ivoire, les personnes âgées ont droit à des funérailles solennelles faisant une large place aux manifestations musicales, dansées et chantées. Les lamentations funèbres et le noolo, expressions plutôt chantées, sont exécutées en hommage au défunt. Mais si les lamentations sont plutôt larmoyantes, le noolo est plutôt vigoureux. Et tandis que les paroles des lamentations ont trait à la solitude physique et morale dans laquelle le mort laisse le vivant, au questionnement sur son propre sort, au rôle de médiateur (conféré au défunt) entre le monde des vivants et celui des morts, et finalement renvoient à une certaine impuissance face à la mort, le noolo s’apparente plutôt à un défi lancé à la mort, qui vise à inciter les endeuillés au courage pour vaincre la mort.