1987
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Historical Papers ; vol. 22 no. 1 (1987)
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Olive Patricia Dickason, « Campaigns to Capture Young Minds: A Look at Early Attempts in Colonial Mexico and New France to Remold Amerindians », Historical Papers / Communications historiques, ID : 10.7202/030964ar
Les colonisateurs français et espagnols s'entendaient pour voir dans l'éducation des Amérindiens un outil indispensable d'assimilation. Des deux côtés, ils pensaient que les autochtones étaient soit sans éducation, constituant dès lors un terrain propice à de nouveaux apprentissages, ou bien qu'ils étaient en mesure de comprendre la supériorité de l'éducation étrangère. Dans les deux cas, l'éducation était l'instrument nécessaire si l'on voulait voir les autochtones s'adapter aux us et coutumes des Européens. L'approche de chaque groupe était différente. Les Espagnols, par l'intermédiaire des Franciscains, furent à même de reprendre un système existant et de le modifier selon leurs propres besoins. Ils développèrent donc rapidement un savant réseau d'institutions scolaires, établissant un collège vers 1536. Leurs efforts obtinrent un immense succès, surtout parce que les autochtones conquis montrèrent peu de difficulté à passer d'une autorité à une autre qui correspondait à leurs désirs. Les Français ne se présentaient pas en conquérants, et ils n 'eurent pas, comme les Espagnols, à affronter une société autochtone en crise, les Récollets français entreprirent l'éducation chrétienne dès leur premier établissement. Puis les Jésuites leur succédèrent en moins de vingt ans. Les autochtones acceptèrent leur ministère parce que les Français en faisaient une condition du commerce. Les Hurons différaient radicalement des Indiens du Mexique par leur organisation démocratique et par la souplesse de leurs institutions. Ce n'est pas en peuple conquis que les Hurons entrèrent dans cette phase de transition de leur vie sociale et économique. Ils traitèrent les missionnaires comme des hôtes et dictèrent souvent les conditions des échanges. En dépit de circonstances bien différentes, les efforts des deux groupes touchant l'éducation arrivèrent au même résultat; les autochtones ne furent ni aussi maleables ni aussi faciles à assimiler que les Européens l'avaient pensé.