1988
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Historical Papers ; vol. 23 no. 1 (1988)
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Michael Gauvreau, « Philosophy, Psychology, and History: George Sidney Brett and the Quest for a Social Science at the University of Toronto, 1910‑1940 », Historical Papers / Communications historiques, ID : 10.7202/030987ar
Depuis son engagement au Département de philosophie de l'Université de Toronto en1908 jusqu'à sa mort en 1944, George Sidney Brett concentra ses écrits et sonenseignement sur la nécessité de maintenir unies les sciences et les humanités. Devant lesfâcheux excès du déterminisme scientifique et l'exaltation révolutionnaire del'irrationalisme, Brett défendit avec force l'unité du savoir qui, insistait-il, résidait aupoint de rencontre de la nature, de l'esprit et de la société. Dans ses écrits, Brett a mis enrelief le rôle centroide la psychologie dans cette unité. A son point de vue, la psychologiepossédait des liens étroits avec les sciences naturelles, la physiologie et la biologie. Mais,ce qui est encore plus important, l'étude de l'esprit humain a été fondamentalement liéeaux humanités classiques, philosophie, histoire et littérature. En soutenant que lesvaleurs humanistes et philosophiques sont les assises du savoir, Brett montre qu'il y a, audébut du siècle, une façon de penser fondamentalement différente dans les universitéscanadiennes-anglaises et dans les universités américaines. Brett voulait réagir à lafragmentation et à la spécialisation du savoir, qui caractérisaient le développement dessciences sociales dans les universités américaines. Le fait que Brett et d'éminentscollègues en sciences sociales de l'Université de Toronto aient cherché, jusque dans lesannées 1940, une façon de conserver leurs disciplines générales en mettant l'accent sur laphilosophie et l'histoire qui sont associées à l'idéal humaniste, montre qu'il fautréinterpréter le développement des sciences sociales dans les universités canadiennes-anglaises.