1989
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Historical Papers ; vol. 24 no. 1 (1989)
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Mark G. McGowan, « The De-Greening of the Irish : Toronto’s Irish‑Catholic Press, Imperialism, and the Forging of a New Identity, 1887-1914 », Historical Papers / Communications historiques, ID : 10.7202/030999ar
En histoire canadienne et américaine, on a toujours affirmé que les Irlandais catholiques constituaient une sous-culture, qui s'opposait fermement à la majorité protestante.Pour le Canada, on a soutenu que les Irlandais catholiques s'étaient isolés de la communauté protestante par une barrière sociale et religieuse. Pourtant, entre 1890 et 1918, à Toronto, d'importants changements dans leurs activités et leur mentalité ont accéléré leur intégration sociale. Quand s'est déclarée la Première guerre mondiale, les Irlandais catholiques étaient dispersés dans tous les quartiers de Toronto; ils avaient pris leur place dans tous les milieux et à tous les niveaux; leurs mariages avec les protestantsavaient atteint un taux sans précédent. A l'origine de ces changements, il y avait l'influence des générations d'Irlandais catholiques, prêtres et laïques, nés au Canada.Notre article soutient que la presse catholique de Toronto confirmait et soutenait ces changements sociaux, idéologiques et viscéraux des Irlandais catholiques. Elle proposait une nouvelle définition du loyalisme et adoptait l'idée dun Canada autonome dans l'Empire britannique. En conséquence, il s'est développé dans la communauté catholique de langue anglaise une nouvelle identité, qui comprenait l'attachement à la Couronne britannique, l'appartenance à l'Empire et l'obligation de participer à l'établissement d'une nation canadienne. C'est ainsi que l'identité irlandaise s'est estompée graduellement, au rythme où les nouvelles générations choisissaient d'adapter leur catholicisme à la culture canadienne. La presse présentait une variante de la thématique impérialisme-nationalisme en associant le catholicisme fervent à « l'interdépendance » impériale. L'avènement d'une nouvelle identité a favorisé la participation des catholiques à la guerre et maximisé l'effort des catholiques anglophones pour évangéliser et angliciser les « nouveaux » Canadiens catholiques.À la fin de la guerre, il y avait chez les Irlandais catholiques de Toronto un patriotisme apostolique qui s'expliquait, en partie, par leur intégration sociale.