Classes populaires et comportement suicidaire à Paris pendant la première moitié du XIXe siècle

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1992

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Journal of the Canadian Historical Association ; vol. 3 no. 1 (1992)

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Barrie M. Ratcliffe, « Classes populaires et comportement suicidaire à Paris pendant la première moitié du XIXe siècle », Journal of the Canadian Historical Association / Revue de la Société historique du Canada, ID : 10.7202/031047ar


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Les tenants de la thèse écologiste en sociologie urbaine considèrent les suicides dans la ville comme des symptômes de pathologie urbaine. Dans leur sillage, les historiens qui ont étudié le problème à Paris au XIXe siècle, assumant que les statistiques officielles reflètent la réalité, ont cherché à expliquer le taux plus élevé dans la capitale qu'ailleurs en France par le déracinement et l'inadaptation des immigrants, des marginaux et même des classes ouvrières. L'objectif de cet article est de tester la validité de ces conclusions. La méthode adoptée consiste, tout d'abord, en la constitution d'une base de données fiable construite à partir de trois sources différentes: les registres de la Morgue, les statistiques publiées tous les ans par le Ministère de la Justice et des compilations faites à partir de dossiers individuels durant les années 1850. Elle consiste, aussi, en une analyse des chiffres bruts et des taux globaux, ainsi que de l'incidence des suicides par sexe, statut civil, groupe d'âge et profession à travers iespace parisien. Les résultats infirment la validité de la thèse écologiste. Les taux naugmentent pas avec le temps et les immigrants, les marginaux et les classes populaires ne sont pas surreprésentés parmi les suicide. Cet article soutient aussi que les méthodes dont on se sert pour mettre fin à ses jours sont plus passives que brutales et que les suicides sont moins importants parmi les causes de décès qu ils ne le seront au XXe siècle quand les taux parisiens seront devenus les moins élevés en France.

The ecological thesis in urban sociology has long treated suicides as a symptom of urban pathology. Historians who have studied the problem in Paris in the nineteenth century have accepted that official statistics mirrored reality and have explained higher rates in the capital than elsewhere in France by the failure of immigrants, marginal groups and working classes to adapt to the urban milieu. The purpose of this article is to determine the validity of these conclusions. The method adopted to do so consists, first of all, in creating a reliable data base using three different sources: the Morgue registers, statistics published annually by the Ministry of Justice and compilations made from individual suicide dossiers in the 1850s. It consists, secondly, of an analysis of crude data and global rates, and a more detailed examination of the incidence of suicide by gender, civil status, age group and profession and across Parisian space. The argument that is presented denies the validity of the ecological thesis. It is argued that rates do not increase across the period and that immigrants, the marginal, the working class are not overrepresented among suicides. It is further argued that the methods used to end one's life were more passive than brutal and that suicides were less important among causes of death than they would be in the twentieth century when Parisian rates had become the lowest in France.

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