1993
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TTR : traduction, terminologie, rédaction ; vol. 6 no. 2 (1993)
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Paul F. Bandia, « Translation as Culture Transfer: Evidence from African Creative Writing », TTR: Traduction, terminologie, rédaction, ID : 10.7202/037151ar
Traduction et transfert culturel : le cas de la création littéraire africaine — La tradition orale africaine exerce une influence marquée sur le langage de la création littéraire africaine en langues européennes (le français et l'anglais) qui pose des problèmes de traduction particuliers. La présente étude décrit les diverses techniques et les divers procédés de traduction utilisés par les traducteurs d'oeuvres africaines écrites en langues européennes. La discussion de ces procédés conduit à aborder des concepts bien connus dans le domaine de la traductologie : la traduction sémantique et la traduction communicative de Newmark, la #x00ab; overt translation » et la « covert translation » de House, la traduction primaire et la traduction secondaire de Diller et Kornelius et enfin la traduction ethnocentrique et la traduction hypertextuelle de Berman. La traduction comme transfert culturel, particulièrement en ce qui concerne des langues de cultures très éloignées l'une de l'autre, a été abordée entre autres par des théoriciens tels que Mounin, Nida et Snell-Hornby. La traduction d'oeuvres africaines est une « double transposition » : (1) l'auteur exprime la « pensée » africaine en langue européenne; (2) le traducteur effectue un « transfert » de la pensée africaine d'une langue européenne à une autre. La variété africaine de la langue européenne constitue un défi pour le traducteur, qui doit surmonter les problèmes particuliers que pose la traduction d'une telle variété « non standard » de langue européenne. Une analyse des divers procédés utilisés par les traducteurs d'oeuvres africaines en langues européennes révèle une préférence marquée pour une traduction plutôt sémantique, transparente (« overt ») et littérale, dans laquelle, pour emprunter à E. Nida, Y équivalence formelle l'emporterait sur l'équivalence dynamique. Cette approche est la plus apte, selon les traducteurs, à assurer une représentation efficace des réalités sociolinguistiques et socioculturelles africaines en langues européennes.