2009
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Protée ; vol. 37 no. 2 (2009)
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Luba Jurgenson, « L’indicible : outil d’analyse ou objet esthétique », Protée, ID : 10.7202/038451ar
L’article propose une réflexion sur la notion d’indicible dans son acception moderne, telle qu’elle apparaît dans les travaux sur la littérature du témoignage. Il s’interroge sur la manière dont cette notion permet de contourner le constat de l’impossibilité de mise en récit des expériences extrêmes et d’étudier les stratégies narratives mobilisées par ces textes. Pour cela, il tente une brève « histoire » de l’indicible dans les littératures modernistes à partir de Mallarmé, notamment dans la littérature russe, où s’élabore au début du xxe siècle une figure de la lacune, qui permettra plus tard aux témoins du Goulag de mettre en scène un résidu muet inhérent à leur expérience.