Les visages de l’antidépresseur : Pathologisation du corps féminin

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2009

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visages femmes suicide médicaments faces women suicide drugs


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Catherine Mavrikakis, « Les visages de l’antidépresseur : Pathologisation du corps féminin », Frontières, ID : 10.7202/039453ar


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À travers l’analyse du discours tenu sur la mort par overdose de la playmate Anna Nicole Smith, il est possible de penser quelle place occupent l’antidépresseur et l’imaginaire sur le suicide des « belles femmes » dans la constitution sociale du sex-appeal féminin. Nous assistons à une pathologisation du corps féminin (Foucault) qui devient à l’heure actuelle la cible des compagnies pharmaceutiques promettant non seulement la santé mais aussi la beauté. Grâce à un court retour sur les liens de l’histoire de la photographie et de la santé mentale – on pense à Charcot (voir Didi-Huberman) –, on voit comment l’image publicitaire poursuit aujourd’hui le travail de représentation et surtout d’invention du visage de la dépression, travail commencé au xixe siècle. Mais le visage actuel qui incarne le « malaise féminin » n’est pas seulement celui de la laideur. Il est aussi celui de Marylin Monroe ou d’Anna Nicole Smith. C’est-à-dire que les images de la dépression au féminin se confondent parfois avec celles qui suscitent le désir. Le médicament devient alors ce qui domestique le mal des femmes en rendant celui-ci séduisant et inoffensif pour la société.

In analyzing discourses about the death by overdose of the playmate Anna Nicole Smith, I try to think how antidepressants and our collective imaginary of “beautiful women” suicides are important ingredients in the social consitution of female sex appeal. We see a pathologization of the female body (Foucault) that has become the target of pharmaceutical companies offering not only health but beauty. A cursory glance at the links between photographic history and mental health (Charcot ; see Didi-Huberman) allows us to see how the images in publicity now continues the work of representation begun by the 19th century invention of the depressive face. But the contemporary face signaling feminine disturbance represents more than ugliness. That is to say that the images of the feminine breakdown are mingled with the images of desire. The antidepressant becomes the product that domesticates the female disorder while, at the same time, rendering this disorder seductive and harmless for society.

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