Le gore, modalité virale du cinéma hollywoodien

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2010

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Cinémas : Revue d'études cinématographiques ; vol. 20 no. 2-3 (2010)

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À partir d’une série de films post-hollywoodiens qui font de l’irruption de l’abject un motif privilégié, cet article se propose de mettre en évidence l’existence d’une modalité « virale » qui, se propageant à partir d’un film souche (The Masque of the Red Death de Roger Corman, sorti en 1964), allait infiltrer et contaminer nombre de films à venir. Afin d’éclairer l’émergence de cette modalité, l’auteur revient dans un premier temps sur la logique socioculturelle de décontamination amenée par le puritanisme et sur les thèses développées par Jean Baudrillard sur l’apparition de virus dans un milieu aseptisé. La modalité virale est ainsi présentée comme le symptôme d’une culture qui, à force d’éliminer les « souillures », génère ses propres pathologies. Dans un deuxième temps, cette modalité virale est saisie dans sa dimension métaphorique, comme reflet des soubresauts sociopolitiques qui ébranlent l’Amérique des sixties. À partir de thèses de René Girard, l’apparition du virus dans le cadre du cinéma américain est appréhendée dans sa dimension démystificatrice. Au terme de ce travail, il s’agit de voir en quoi cette modalité peut être envisagée comme une pathologie typiquement filmique. Le film d’horreur « viral » enregistrerait, en effet, la lutte entre un virus et le corps filmique dans lequel il se développe.

Through an examination of a series of post-Hollywood films whose explosion of the abject is a central concern, this article sets out to demonstrate the existence of a “viral” cinema which, developing out of a founding strain (Roger Corman’s 1964 film The Masque of the Red Death), came to infiltrate and contaminate a number of films. In order to place this cinema’s emergence in a theoretical context, the author initially examines the socio-cultural logic of decontamination driven by puritanism, and Jean Baudrillard’s theses on the appearances of viruses in asepticized environments, demonstrating how the viral is a symptom of a culture which, in the course of removing “impurities,” generates its own pathologies. The viral is then examined metaphorically, as the reflection of the socio-political upheavals of the 1960s in North America. The demystifying dimension of the emergence of the viral in American cinema is then discussed using the theses of René Girard. By the end of the essay, the viral is shown to be a typically cinematic pathology : the “viral” horror film depicts the struggle between a virus and the cinematic body in which it develops.

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