L’attraction fantôme dans le cinéma d’horreur japonais contemporain

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2010

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Le cinéma d’horreur japonais contemporain a provoqué depuis dix ans un renouvellement du genre des films de fantômes. L’auteure aborde ce phénomène en se penchant, par l’analyse de séquences, sur un mode d’adresse spectatorielle : l’attraction-fantôme. La notion proposée prend en compte à la fois l’effroi spectaculaire et l’effet spécial de l’apparition lié à la tradition culturelle du théâtre nô et du théâtre kabuki. Elle se rattache à certains aspects (autonomie par rapport à la narration, « émotion choc ») de la théorie des attractions, d’Eisenstein à Gunning. La mise en scène des confrontations et des déplacements fait jouer aux victimes le rôle du spectateur en état de choc. Cependant, les films contemporains intègrent également des mises en série et en réseau des images de fantômes. Le caractère répétitif des apparitions implique une construction diégétique sur le mode de la hantise, de la disparition et de l’oubli. Le champ d’attraction des spectres menace-t-il pour autant l’identité du sujet dans un contexte où les images circulent par voie technologique ? L’attrait contemporain pour le cinéma d’horreur japonais crée plutôt un lien entre esthétique et Histoire : la réémergence de traumas saisie à travers la visibilité des fantômes, déjà apparus, déjà disparus.

Over the past ten years, the contemporary Japanese horror film has been the site of a return of the ghost film. Through close analysis of specific sequences, the present discussion approaches this phenomenon by postulating a spectatorial mode of address, the ghost attraction. This concept takes into account both spectacular thrills and the special effect of ghostly appearances in the cultural tradition of Noh and kabuki theatre. It is linked in certain ways (independence from the narrative, shock effects) to the theory of attractions, from Eisenstein to Gunning. The staging of confrontations and changes of role make the victims take on the part of the viewer in a state of shock. Nevertheless, these contemporary films also incorporate serial and networked images of ghosts. The repetitive nature of the apparitions suggests a diegetic construction based on a “haunting” mode of disappearance and oblivion. But does the ghosts’ field of attraction threaten the identity of the subject in the present-day context of the technological circulation of images? The appeal of Japanese horror cinema today creates, instead, a link between aesthetics and history: traumas re-emerge which are grasped through the visibility of ghosts which have already appeared and disappeared.

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