2009
Ce document est lié à :
Cahiers franco-canadiens de l'Ouest ; vol. 21 no. 1-2 (2009)
Tous droits réservés © Centre d’études franco-canadiennes de l’Ouest (CEFCO) et Presses universitaires de Saint-Boniface (PUSB), 2010
Nathalie Piquemal et al., « Nouveaux arrivants et enseignement en milieu franco-manitobain : défis et dynamiques », Cahiers franco-canadiens de l'Ouest, ID : 10.7202/045333ar
Les écoles francophones du Manitoba connaissent depuis quelques années une augmentation notable du nombre d’immigrants dans leur population scolaire. Ces nouveaux arrivants viennent de divers pays et de divers contextes de migration, qui font varier le profil des élèves, du point de vue tant ethnoculturel que sociolinguistique. Par ailleurs, un regard plus appuyé sur le paysage scolaire montre une tendance migratoire majoritairement africaine et relevant de la catégorie d’immigration dite «humanitaire». La recherche présentée dans cet article est axée autour des deux aspects suivants: connaître les perspectives des enseignants de la communauté francophone de Winnipeg par rapport à l’inclusion des nouveaux arrivants en milieu scolaire; comprendre les expériences qu’ils ont vécues, les défis auxquels ils sont confrontés dans le développement de pratiques pédagogiques inclusives et les divers ordres de facteurs qui caractérisent leurs comportements. En ce qui concerne les facteurs personnels, un sentiment d’accomplissement peut être dégagé; par contre, les enseignants, confrontés à de nombreux défis, avouent ressentir un sentiment d’insuffisance. En ce qui concerne les facteurs contextuels, les enseignants dans leur quasi-totalité décrivent le cadre idéologique et politique relatif à l’inclusion des nouveaux arrivants comme étant un facteur positif; par contre, ils se questionnent quant à la faisabilité d’une intégration scolaire réussie et sont préoccupés par l’isolement social, voire la marginalisation, qu’éprouvent certains jeunes nouveaux arrivants. Les enjeux de leur inclusion sont en effet multidimensionnels, dans la mesure où les discontinuités touchent au social, à l’identitaire, au langage, à l’affectif et au pédagogique. L’article, qui montre que les enseignants ne sont pas, à l’évidence, indifférents en ce qui concerne l’intégration scolaire des nouveaux arrivants, se termine par quelques implications, qui touchent, entre autres, à la mise en oeuvre de la politique d’inclusion, à la formation initiale et continue au personnel enseignant, aux pratiques pédagogiques exemplaires et à la mise sur pied au Manitoba d’un forum sur l’intégration scolaire des élèves immigrants.