La nef des sorcières (1976) : l’écriture d’un théâtre expérimental au féminin

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2009

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L'Annuaire théâtral : Revue québécoise d’études théâtrales ; no. 46 (2009)

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Louise H. Forsyth, « La nef des sorcières (1976) : l’écriture d’un théâtre expérimental au féminin », L’Annuaire théâtral: Revue québécoise d’études théâtrales, ID : 10.7202/045371ar


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La création au Théâtre du Nouveau Monde de La nef des sorcières, pièce composée de sept textes d’auteures différentes, est reconnue comme un moment capital dans l’émergence du théâtre féministe militant au cours des années 1970 et 1980. En ce qui concerne la réception de ce spectacle et du texte publié, l’attention du public et de la critique se dirigeait surtout vers la thématique féministe véhiculée par la pièce et le commentaire qui s’y faisait sur le fonctionnement du patriarcat dans la vie privée des femmes. Cependant, l’objectif des auteures et des comédiennes dépassait largement le simple commentaire social. Ce n’était pas leur intention de réduire la scène théâtrale à une simple tribune politique. Luce Guilbeault, qui initia le projet et s’y engagea comme metteure en scène, auteure et comédienne, voulait avec les autres, en plus de susciter des discussions, ébranler les fondements sexistes du théâtre, élargir l’espace de l’imaginaire collectif, transformer la symbolique masculiniste de la culture québécoise, et élargir l’horizon d’attente de l’auditoire. Quand son Actrice en folie subit un trou de mémoire et enlève son costume dès son entrée en scène, c’est une ouverture remarquable au spectacle expérimental et à l’invention d’une nouvelle théâtralité au féminin qui se fait jour. C’est alors que commence la remise en cause radicale des pratiques, des codes, des règles et des conventions du jeu, des langages et de la forme canoniques du théâtre qui permettent depuis des millénaires l’esthétisation par le théâtre des idéologies et des fantasmes dominants sexistes.

The creation at the Théâtre du Nouveau Monde of La nef des sorcières, a play comprising texts by seven authors, is recognised as a key moment in the emergence of militant feminist theatre during the 1970s and 1980s. The reception of the show and the published text shows that the attention of the public and critics was directed particularly toward the feminist themes conveyed by the play and the commentary it contained about the workings of patriarchy in women’s private lives. However, the objective of the authors and actors was much broader than simple social commentary. It was not their intention to reduce the space of theatre to a mere political platform. Luce Guilbeault, who initiated the project and was involved as director, author and actor, wanted like the others, in addition to stirring discussion, to shake up theatre’s sexist foundations, enlarge the space of the collective imaginary, transform the masculinist symbolic order of Québec culture, and open wide audience’s horizons of expectations. When her Actrice en folie suffers a loss of memory and tears off her costume at the time she first comes on stage, it is an opening onto an experimental show and the invention of new kinds of theatricality in the feminine. It is a radical interrogation of the canonical practices, codes, rules, languages, and conventions for acting and structuring theatre. These traditions have been functioning for millennia to make possible the aestheticisation of dominant sexist fantasies and ideologies.

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