2006
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Intermédialités : Histoire et théorie des arts, des lettres et des techniques ; no. 8 (2006)
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Johanne Villeneuve, « Visages-légendes : de Boris Karloff à Frankenstein », Intermédialités: Histoire et théorie des arts, des lettres et des techniques / Intermediality: History and Theory of the Arts, Literature and Technologies, ID : 10.7202/1005546ar
Cet article a comme point de départ le passage du visage « littéraire » du monstre dans Frankenstein de Mary Shelley (1818) au célèbre visage cinématographique qu’a légué à la postérité le film de James Whale sous les traits de Boris Karloff. Le principe de l’inadéquation qui fonde le premier visage est maintenu dans le second, bien que considérablement transforme en fonction des possibilités qu’offre le medium cinématographique et du contexte socioculturel dans lequel celui-ci produit ses effets. Il s’agit de voir comment le Hollywood des années 1930 reprend le vieux filon de la fantasmagorie robertsonienne afin de produire un « flot » particulier de visages monadiques. Sur le mythe de Frankenstein se greffe la légende de Boris Karloff : trajectoire démultipliée d’un visage « sans essence » et vide de son expérience, un visage-cadre légende, portant les marques d’une survivance et d’une errance en partage au détour de la « grande crise ».