Le discours sur la Grande Guerre : Demande d’histoire

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2012

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Voix et Images ; vol. 37 no. 2 (2012)

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Micheline Cambron, « Le discours sur la Grande Guerre : Demande d’histoire », Voix et Images, ID : 10.7202/1008573ar


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Il est relativement peu question de la guerre dans la littérature québécoise, et encore moins de la Grande Guerre. Pourtant les volontaires et les conscrits québécois ont vécu l’expérience du champ de bataille, la boue des tranchées, les attaques au gaz. Il semble que les souvenirs de ces expériences ne se soient pas frayé de chemin jusqu’à la mémoire collective, comme si l’événement guerrier relevait de la sphère privée. Nous faisons ici l’hypothèse que, dans le discours québécois, les événements guerriers sont donnés moins comme participant de récits collectifs que comme des éléments qui témoigneraient d’une mémoire individuelle privée d’horizon général. Nous nous arrêtons à des textes de facture diverse (récits et témoignages publiés dans les journaux, poèmes, romans, récits) parus à deux moments distincts de la construction mémorielle : soit durant la guerre même, alors que, dans la contemporanéité, s’accumulent les matériaux discursifs premiers sans lesquels il n’est pas de mémoire possible, soit dans l’après-coup de la Guerre, alors que quelques textes témoignent d’un accomplissement de la mémoire qui est effacement. La nature même de la Grande Guerre et les spécificités médiatiques des témoignages livrés semblent conduire à une « dépossession des acteurs sociaux de leur pouvoir originaire de se raconter eux-mêmes » (Ricoeur), qui expliquerait en partie l’oubli et le non-dit collectif.

Depictions of war, and particularly the Great War, are relatively rare in Québec literature, even though Québec volunteers and conscripts experienced battle, mud-filled trenches and gas attacks. It seems that memories of this experience have not made their way into the collective memory, as if war, as an event, belonged to the private sphere. Our hypothesis here is that in Québec’s discourse, war events are presented less as part of collective narratives than as elements bearing witness to an individual memory deprived of a general horizon. We examine texts of various kinds (stories and eyewitness accounts from newspapers, poems, novels, narratives) published at two specific moments in the construction of memory: contemporaneously, during the war itself, when the discursive raw materials without which memory is impossible were being accumulated; and during the aftermath of the war, when a few texts bear witness to a realization of memory that is actually erasement. The nature of the Great War and the specific characteristics of the media in which accounts were conveyed seem to lead to social actors’ being “dispossessed of their original power to tell their story themselves” (Ricoeur), which would partly explain how the stories were collectively forgotten or became unspoken.

El tema de la guerra se toca relativamente poco en la literatura quebequense, y aún menos el de la Primera Guerra Mundial, también llamada la Gran Guerra. Sin embargo, los voluntarios y reclutas quebequenses vivieron la experiencia del campo de batalla, el barro de las trincheras, los gases asfixiantes. Pareciera que los recuerdos de estas experiencias no se hayan abierto camino hasta la memoria colectiva, como si el acontecimiento guerrero perteneciera a la esfera privada. Emitimos aquí la hipótesis de que, en el discurso quebequense, los eventos guerreros se dan menos como participante de relatos colectivos que como elementos que diesen testimonio de una memoria individual privada de horizonte general. Nos detenemos en textos de facturas diversas (relatos y testimonios publicados en los diarios, poemas, novelas y otros relatos) publicados en dos momentos distintos de la construcción de la memoria: ya sea durante la guerra misma, esto es, cuando se acumulan, en la contemporaneidad, los primeros materiales discursivos sin los cuales no hay memoria posible, o en la posguerra, cuando hay algunos textos que dan testimonio de un cumplimiento de la memoria que es disipación. La naturaleza misma de la Gran Guerra y las especificidades mediáticas de los testimonios dados parecen llevar a un “desposeimiento de los actores sociales de su poder original de contarse a sí mismos” (Ricoeur), que explicaría en parte el olvido y lo implícito colectivo.

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