2011
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Journal of the Canadian Historical Association ; vol. 22 no. 1 (2011)
All Rights Reserved © The Canadian Historical Association / La Société historique du Canada, 2011
Bonnie Reilly Schmidt, « “The Greatest Man-Catcher of All”: The First Female Mounties, the Media, and the Royal Canadian Mounted Police », Journal of the Canadian Historical Association / Revue de la Société historique du Canada, ID : 10.7202/1008962ar
L’arrivée des premières femmes au sein de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a déstabilisé l’image éminemment masculine des forces policières, qui était alors influencée par l’idéal de la masculinité et liée de près au processus de formation de l’État. L’absence de femmes dans les documents officiels a permis à l’image du policier viril et héroïque de s’imposer dans les histoires officielles, scientifiques et populaires de la Gendarmerie. Les médias écrits et audio-visuels ont aussi contribué à la diffusion et la perpétuation de ces représentations. Dans ce contexte, les premières femmes embauchées par la GRC en 1974 ont souvent été représentées de manière très stéréotypée par les journalistes et les caricaturistes, reflétant la vision de la féminité existant alors au sein de la société canadienne. La GRC a par ailleurs aussi présenté l’arrivée des premières femmes dans des termes très « genrés », renforçant l’idée générale que la masculinité et la virilité étaient des attributs essentiels pour les policiers. Allant à l’encontre de ces discours, les histoires racontées par les premières policières de la GRC offrent une interprétation alternative qui conteste les préjugés basés sur le genre. Elles représentent plutôt les policières comme des participantes autonomes et à part entière dans les activités policières et dans l’histoire de la GRC.