2011
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Meena Sharify-Funk, « Governing the Face Veil: Quebec’s Bill 94 and the Transnational Politics of Women’s Identity », International Journal of Canadian Studies / Revue internationale d’études canadiennes, ID : 10.7202/1009458ar
Au cours de la dernière décennie, un nouveau modèle de contestation culturelle a commencé à se manifester dans une gamme de contextes « occidentaux » qui ont reçu une immigration musulmane importante. Depuis la Belgique et la France jusqu’au Québec (Canada), les sujets de préoccupation concernant l’intégration et l’acculturation des collectivités de minorité musulmane ont amené à se préoccuper davantage des symboles associés à l’extrémisme et à des pratiques jugées menaçantes pour les droits des femmes. La question du voile facial porté par les Musulmanes comme le niqab et la burqa s’introduit en force dans les débats politiques et fait l’objet de campagnes visant à réaffirmer les valeurs fondamentales en définissant les moyens, appropriés et inappropriés, par lesquels les femmes construisent et expriment leur identité. Se servant du projet de loi 94 du Québec comme d’une étude de cas illustrant des modèles que l’on retrouve également dans d’autres pays, le présent article explore les politiques transnationales de l’identité des femmes qui sous-tendent les efforts actuels pour « régir » le port du voile facial. On portera une certaine attention aux précédents internationaux qui ont inspiré les promoteurs de la législation visant à refuser aux porteuses du voile facial des services gouvernementaux essentiels (notamment l’emploi dans la fonction publique, les possibilités d’éducation et les soins de santé); on portera également attention aux coalitions contre le projet de loi 94 qui ont pris naissance au sein du Québec et dans le contexte canadien plus vaste.