Sociétés contemporaines et actualité de l’analyse de classe : une critique des théories de la société postindustrielle et des conceptions statiques des classes sociales

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2012

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Cahiers de recherche sociologique ; no. 52 (2012)

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Xavier Lafrance, « Sociétés contemporaines et actualité de l’analyse de classe : une critique des théories de la société postindustrielle et des conceptions statiques des classes sociales », Cahiers de recherche sociologique, ID : 10.7202/1017283ar


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Les travaux de Daniel Bell sur la société post-industrielle décrivent la dilution de la classe des travailleurs et l’essor d’une nouvelle forme de stratification sociale articulée au contrôle de l’information. À partir des années 1980, et encore aujourd’hui, plusieurs auteurs du monde anglophone se sont inspirés de ces travaux afin de théoriser la fin de classes sociales. Ceux-ci ont tendance à associer le destin de la classe des travailleurs à l’essor et au déclin de la phase spécifiquement industrielle du capitalisme. Au cours des trente dernières années, Erik Olin Wright a tenté de répondre au défi lancé par les théories de la société post-industrielle en renouvelant l’analyse des classes des sociétés capitalistes avancées à travers la production de cartographies des structures de classes très élaborées. Une telle analyse synchronique présente toutefois de nombreuses lacunes et prête flanc aux critiques qui y voient un modèle abstrait arbitrairement apposé à la réalité sociale. S’il est important d’insister sur le fait que les divisions de classes associées au capitalisme sont plus important que jamais au sein des sociétés contemporaines, le renouvellement de leur analyse passe aussi par une conception des classes comme processus et relations ancrés dans un rapport d’exploitation historiquement spécifique, telle que proposée par Edward Palmer Thompson.

The work of Daniel Bell on the post-industrial society describe the dilution of the working class and the rise of a new form of social stratification articulated to the control of information. From the 1980s, and still today, many authors in the anglophone world have been inspired by his work in their attempts to theorize the death of class. These authors tend to relate the evolution of the working class to the rise and fall of the specifically industrial phase of capitalism. Over the last thirty years, Erik Olin Wright has attempted to face the challenge brought forward by post-industrial society theories by renewing the class analysis of advanced capitalist societies through the production of very elaborated class maps. Such a synchronic analysis, however, implies important lacuna and is exposed to critics that describe it as an abstract model arbitrarily applied upon social reality. If it is important to insist on the fact that class divisions entailed by capitalism are more important than ever before in contemporary societies, the renewing of their analysis is also asking for a conception of class as a process and a relation stemming from a historically specific form of exploitation, as suggested by Edward Palmer Thompson.

Los trabajos del Daniel Bell sobre la sociedad post-industrial describen la dilución de la clase de los trabajadores y el origen de una nueva forma de estratificación social articulada sobre el control de la información. A partir de los años 1980 – y hasta nuestros días – muchos autores del mundo anglófono se inspiran en estos trabajos con el fin de teorizar sobre el fin de las clases sociales. Estos autores tienen la tendencia a asociar el destino de la clase de los trabajadores con el surgimiento y la caída de la fase específicamente industrial del capitalismo. En el curso de los últimos treinta años, Erik Olin Wright intentó responder al desafío lanzado por las teorías de la sociedad post-industrial renovando el análisis de las clases en las sociedades capitalistas avanzadas a través de la producción de cartografías de estructuras de clase muy elaboradas. Sin embargo, este tipo de análisis sincrónico presenta numerosas lagunas y se expone a críticas directas que lo ven como un modelo abstracto, arbitrariamente opuesto a la realidad social. Si es necesario insistir en el hecho de que las divisiones de clase asociadas al capitalismo son más importantes que nunca en el seno de las sociedades contemporáneas, la renovación de su análisis pasa también por una concepción de clase que resulta de un proceso y de una relación instituida, que proviene de una forma de explotación históricamente especifica, tal como la que propone Edward Palmer Thompson.

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