2013
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Lex Electronica ; vol. 18 no. 2 (2013)
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Sébastien Lafrance, « La Charte Canadienne des droits et libertés à la lumière de la « révolution scientifique » et de la « révolution constitutionnelle » : l’exemple du droit constitutionnel du travail », Lex Electronica, ID : 10.7202/1021109ar
L'année 2012 marquait deux anniversaires importants, d'une part, le trentième anniversaire de l'adoption de la Charte canadienne des droits et libertés (« Charte ») et, d'autre part, le cinquantième anniversaire de la première parution de La structure des révolutions scientifiques de Thomas S. Kuhn. Tant l'une que l'autre soulèvent des questions qui sont toujours d'actualité. La Charte a instauré une véritable culture des droits et libertés au Canada, bien que son adoption n'ait pas entraîné un changement complet de l'ordre constitutionnel. La structure des révolutions scientifiques est un des ouvrages les plus marquants des trente dernières années. Partant, il faut se demander si la pensée scientifique peut nous éclairer dans la compréhension de l'interprétation du droit constitutionnel et, plus particulièrement, des droits et libertés constitutionnellement protégés. L'ouvrage de Kuhn peut alors se révéler intéressant pour l'étude du droit puisqu'il propose un modèle utilisable et applicable dans des domaines autres que la science. L'auteur est d'avis que le modèle analytique décrit par Kuhn pourrait servir à mieux comprendre certains aspects du raisonnement juridique des magistrats lorsqu'ils interprètent la Charte, par exemple dans le domaine du droit du travail. La pensée de l'auteur se trouve aux antipodes de celui tendant plutôt à faire valoir que les changements constitutionnels sont incohérents et anarchiques. L'auteur traite aussi du concept de « révolution constitutionnelle » de Robert J. Lipkin qui établit un parallèle entre les révolutions constitutionnelles et scientifiques.