2013
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Nouvelles perspectives en sciences sociales : Revue internationale de systémique complexe et d'études relationnelles ; vol. 9 no. 1 (2013)
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Louis-Jean Calvet, « Lacan et l’écriture chinoise : un inconscient structuré comme une écriture ? », Nouvelles perspectives en sciences sociales: Revue internationale de systémique complexe et d'études relationnelles, ID : 10.7202/1024045ar
À la veille d’un voyage en Chine qu’il devait entreprendre en 1974, et qu’il ne fera pas, Jacques Lacan aurait, selon plusieurs témoignages, dit qu’il voulait étudier l’inconscient chinois qui serait structuré comme une écriture. À partir de cette formule on présentera d’abord les rapports entretenus par le psychanalyste avec le signe saussurien, les énantiosèmes et les anagrammes. D’autre part, Lacan avait étudié le chinois et il avait en outre travaillé au début des années 1970 avec François Cheng sur des textes classiques (Laozi, Mencius, Shitao). Il était donc parfaitement placé pour s’interroger sur la linéarité de la langue et sur les rapports entre graphie et phonie, différents dans les systèmes alphabétiques et dans le système chinois. Sa connaissance de la langue semble l’avoir mené à postuler que si la matière centrale de la psychanalyse était le signifiant phonique, le problème se posait peut-être différemment pour le chinois, d’où l’hypothèse que, pour Lacan, les Chinois rêvaient peut-être en caractères.