2014
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Études/Inuit/Studies ; vol. 38 no. 1-2 (2014)
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Zoe Todd, « Fish pluralities: Human-animal relations and sites of engagement in Paulatuuq, Arctic Canada », Études/Inuit/Studies, ID : 10.7202/1028861ar
Cet article explore les relations humains-poissons comme un «site actif d’engagement» ayant été peu théorisé dans le Nord canadien. À travers deux études de cas, cet article cherche à montrer que les Inuvialuit de Palatuuq mettent en jeu la «pluralité des poissons» (les multiples manières de les connaître et de les définir) pour négocier les pressions qu’eux-mêmes, les animaux et l’environnement subissent dans l’Arctique canadien contemporain. Je soutiens qu’il est pertinent et instructif pour tous les Canadiens de comprendre le rôle central que les humains et les animaux jouent ensemble comme agents des processus coloniaux et politiques dans le nord du Canada. Examiner les relations que les humains entretiennent avec les poissons depuis plus de 50 ans à Paulatuuq nous permet de comprendre de façon plus nuancée les stratégies dynamiques qu’utilisent les Autochtones du Nord, dont les Paulatuuqmiut (les habitants de Palatuuq), pour naviguer dans les réalités environnementales, politiques, juridiques, sociales, culturelles et économiques de leur territoire. Cet article considère donc que les poissons et les gens sont, ensemble, des acteurs centraux du paysage politique du Nord canadien. J’émets aussi l’hypothèse qu’il existe un cadre relationnel de réconciliation, au niveau du discours, entre les Autochtones et l’État. Ce cadre élargit les horizons politiques et philosophiques du Sud au-delà de l’humain, vers une reconnaissance sociale plus large des relations complexes et dynamiques entre les personnes, les poissons et le territoire à Paulatuuq.