2013
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Revue de l’Université de Moncton ; vol. 44 no. 1 (2013)
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Pierre Laplante et al., « Les enjeux et les défis du développement territorial durable dans une région à problèmes : le cas du comté de Restigouche au Nouveau-Brunswick », Revue de l’Université de Moncton, ID : 10.7202/1029305ar
Cet article s’inscrit dans la foulée d’une problématique récurrente en développement régional : celle des disparités. En raison de sa vaste étendue et de la faiblesse de sa population, le Canada se distingue par la persistance de disparités qui ont tendance à se manifester avec une plus grande acuité dans les régions situées à l’est du pays. Le Restigouche s’inscrit dans cette perspective. Située au nord du Nouveau-Brunswick, cette région se caractérise par la persistance de nombreuses disparités socio-économiques par rapport à la province. De fait, celle-ci est aux prises avec un sous-emploi chronique, de faibles niveaux de revenus, une dépendance à l’égard des transferts gouvernementaux, un affaiblissement de son infrastructure de services ainsi qu’avec le dépeuplement de son territoire. En outre, la crise du bois d’oeuvre a affecté l’économie de cette région tributaire de l’exploitation de la forêt. Comment les acteurs du Restigouche perçoivent-ils la situation socio-économique de leur milieu ? Telle est la principale question qui sert de fil conducteur à cet article dont l’objectif consiste à analyser, sous l’angle des représentations sociales, les enjeux et les défis du développement territorial durable dans le comté de Restigouche. Notre cadrage conceptuel s’appuie sur les notions de développement territorial durable et de représentations sociales. Au plan méthodologique, la démonstration des résultats est effectuée à partir des données de Statistique Canada et d’enquêtes sur le terrain. Ceux-ci révèlent une accentuation des disparités socio-économiques entre 1986 et 2006. Bien que leur appréciation diffère selon les acteurs locaux, ces derniers admettent que leur persistance est difficilement conciliable avec un développement territorial durable et que leur résorption relève de l’État.