Assemblées de Smyrne et de Philadelphie et congrégation de Satan : Vrais et faux Judéens dans l’Apocalypse de Jean (2,9 ; 3,9)

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2014

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Louis Painchaud, « Assemblées de Smyrne et de Philadelphie et congrégation de Satan : Vrais et faux Judéens dans l’Apocalypse de Jean (2,9 ; 3,9) », Laval théologique et philosophique, ID : 10.7202/1032787ar


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Pendant près de deux millénaires, « faux-Judéens » et « synagogue de Satan » de Smyrne et de Philadelphie (Ap 2,9 ; 3,9) ont été considérés comme des « Juifs », membres des « synagogues » de ces villes, hostiles aux « chrétiens » qu’ils auraient même dénoncés auprès des autorités. Dans la deuxième moitié du xxe siècle, dans un contexte qui a suscité tout un courant de réflexion critique sur l’antisémitisme chrétien, plusieurs ont proposé de voir dans ces « Juifs » des factions hostiles à Jean au sein des assemblées auxquelles il s’adresse. L’hypothèse qui est proposée ici est de voir, dans ces Judéens accusés de blasphème et taxés d’être de faux Judéens ou des Judéens menteurs, des membres de l’ethnos Judéens souillés, aux yeux de Jean, un prophète judéen sectaire, par leur intégration dans le tissu associatif de la cité. Quant à la « congrégation de Satan » qu’ils formeraient, elle ne doit pas être entendue comme la désignation d’une communauté judéenne ayant une existence réelle dans la cité, mais comme une pure construction de Jean, prophète de Jésus le Vivant qui ne se savait pas encore chrétien, visant à démoniser non pas tous les Judéens de ces deux cités, mais certains Judéens infidèles aux commandements et, donc, à leur identité judéenne.

For nearly two thousand years, the Smyrneans and Philadelphians that the book of Revelation describes (2:9 ; 3:9) as “false Judeans” and as making up a “synagogue of Satan” have been taken to be “Jews,” members of the “synagogues” located in those cities, who were hostile to local “Christians,” to the point of denouncing them to the authorities. In the second half of the twentieth century, in a context in which Christian anti-Semitism was increasingly recognized and critiqued, many argued that these “Jews” were in fact members of the communities addressed by John, belonging to factions hostile to his message. In this paper, I will argue that the people whom John accuses of being blaspheming and false Judeans were members of the Judean ethnos who were seen by John — himself a Judean sectarian — as having become defiled through their integration into the social and professional fabric of the city. From this point of view, the “synagogue of Satan” is not to be seen as a real Judean community, but rather as the pure creation of John, a prophet of Jesus the Living One who did not know that later generations would consider him a “Christian.” Thus John does not intend to demonize all the Judeans in these two cities ; rather, his invective is directed at some Judeans, whom he sees as betraying the commandments and, hence, their own Jewish identity.

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