Le « risque solitude » : divorces et vulnérabilité relationnelle

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1993

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International Review of Community Development ; no. 29 (1993)

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Claude Martin, « Le « risque solitude » : divorces et vulnérabilité relationnelle », Revue internationale d’action communautaire / International Review of Community Development, ID : 10.7202/1033717ar


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Résumé Fr En Es

Si l’on peut étudier la sociabilité, les réseaux de « proches », les systèmes d’entraide et de solidarité, il est en revanche difficile d’appréhender le phénomène de la solitude. D’une part, il relève plus du ressenti que de l’objectivable. D’autre part, son analyse est rendue complexe par l’intensité des discours et des représentations courantes dont il est l’objet actuellement. Il est vrai que les situations potentiellement génératrices de solitude sont légion : chômage, ruptures conjugales, drogue, maladies, vieillesse, etc. Mais la polarisation de l’attention sur ce phénomène doit moins être considérée comme une preuve de son développement que comme le signe d’une inquiétude partagée par la société globale. Le phénomène de la solitude, non plus comme ressenti individuel, mais comme préoccupation collective, doit, selon l’auteur, être articulé à la formulation de la « question sociale ». Le repli de l’État providence a contribué à mettre en lumière une nouvelle forme de vulnérabilité : la vulnérabilité relationnelle. Se construit ainsi un véritable « risque solitude », au sens de dépendance à l’égard des mesures collectives. Dans un premier temps, l’auteur montre comment, selon les époques, les dissociations familiales ont été diversement interprétées en termes de « risques »; on aboutit aujourd’hui à une lecture qui articule instabilité familiale, vulnérabilité relationnelle et processus d’exclusion. Dans un second temps, l’auteur montre, données empiriques à l’appui, dans quelle mesure la désunion bouleverse les réseaux de sociabilité et d’entraide, aboutissant parfois à cette vulnérabilité relationnelle.

While one can readily study social ties, networks of family and friends, and systems of mutual support and solidarity, it is however difficult to grasp the phenomenon of solitude. On the one hand, this phenomenon is more something experienced than something that can be objectified. On the other hand, an examination of this topic is complicated by the intensity of current analyses and representations centring on this question. There are indeed numerous situations that may lead to solitude: unemployment, conjugal break-up, drugs, illness, old age, etc. But the focus of attention on this phenomenon should be viewed not so much as evidence of its development than as the sign of a common concern in society as a whole. It is the author's belief that the phenomenon of solitude, viewed as a collective concern rather than an individual experience, should be linked to formulation of the "social question." The disengagement of the Welfare State has helped to highlight a new form of vulnerability: relational vulnerability. This has led to a veritable "risk of solitude" in the sense of dependence with regard to public policies. The author first illustrates how, in various eras, family break-ups have been diversely interpreted in terms of "risks," resulting in an analysis which today links family instability, relational vulnerability and a process of exclusion. He then goes on to show, backed by empirical data, the degree to which conjugal break-up is radically affecting networks of social ties and mutual support, sometimes leading to this relational vulnerability.

Si se puede estudiar la sociabilidad, las redes de proximidad y los sistemas de ayuda mutua y de solidaridad, es más difícil aprehender el fenómeno de la soledad. Por una parte, él refiere más a lo sentido que a lo objetivabl; por otra, su análisis es aún más complejo debido a la intensidad de los discursos y de las representaciones de las que es objeto actualmente. Es cierto que las situaciones generadoras potenciales de soledad son legión: cesantía, rupturas conyugales, drogas, enfermedades, vejez, etc. Pero la polarización de la atención sobre este fenómeno debe ser considerada menos como una prueba de su desarrollo que como el signo de una inquietud que toda la sociedad comparte. El fenómeno de la soledad, no ya como sentimiento individual sino como preocupación colectiva, debe, según nosotros, estar articulado a la formulación de "la cuestión social". El repliegue del Estado-providencia a contribuido a iluminar una nueva forma de vulnerabilidad: la vulnerabilidad relacional. Así se construye un verdadero "riesgo de soledad", en el sentido de una dependencia de soluciones colectivas. En un primer tiempo, el autor muestra cómo, según las épocas, las disociaciones familiares han sido interpretadas diferentemente en términos de "riesgos"; se llega hoy así a una lectura que articula inestabilidad familiar, vulnerabilidad relacional y proceso de exclusión. En un segundo tiempo, el autor muestra, basándose en datos empíricos, en qué medida la desunión sacude las redes de sociabilidad y de ayuda mutua, llegando así a veces a esta vulnerabilidad relacional.

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