2015
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Recherches féministes ; vol. 28 no. 2 (2015)
Tous droits réservés © Recherches féministes, Université Laval, 2015
Elsa Galerand, « Quelle conceptualisation de l’exploitation pour quelle critique intersectionnelle? », Recherches féministes, ID : 10.7202/1034181ar
Cet article s’appuie sur une recherche centrée sur les conditions de vie, de travail et de lutte des travailleuses domestiques philippines soumises au Programme canadien d’immigration intitulé « Programme des aides familiaux » (PAF) pour mettre en évidence l’insuffisance des critiques intersectionnelles et conceptions de l’émancipation qui – loin de repartir des acquis du féminisme matérialiste (des redéfinitions extensives du travail et de l’exploitation) – contournent le problème du travail « non libre », soit celui des modes d’exploitation irréductibles au capitalisme. En contrepoint, l’auteure défend l’actualité du féminisme matérialiste, de la théorisation de Colette Guillaumin en particulier, pour l’analyse des formes transitionnelles d’exploitation, telles qu’elles se (re)déploient dans le secteur de la domesticité. L’auteure soutient, finalement, l’hypothèse d’une recomposition du « sexage » qui participe pleinement de la dynamique par laquelle Sexe, Classe, Race se réorganisent aujourd’hui.