Aménager la cité : conflit et négociation pour la création de jardins citoyens à Bordeaux et à Québec

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2015

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Cahiers de géographie du Québec ; vol. 59 no. 166 (2015)

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L’étude de deux jardins à Bordeaux et à Québec, créés à l’initiative d’habitants, nous renseigne sur la capacité de ces derniers à s’emparer d’enjeux urbains complexes et témoigne d’une tension entre deux conceptions aménagistes : l’une fonctionnelle et économique, l’autre transversale et sensible. Dans une approche comparative, l’analyse de l’action et du processus de négociation montre que les protagonistes qui ont choisi d’entrer dans le jeu du débat public sont parvenus à faire aboutir la demande sociale alors que la « critique artiste » est demeurée à la marge de la décision publique. Toutefois, les deux situations témoignent de la capacité des habitants à penser autrement l’aménagement de la ville et de la nécessité pour ces derniers de s’organiser pour reprendre les « clés de la ville ».

Our study of two community gardens in Bordeaux and Quebec City, both established at the initiative of local residents, shows the capacity of these latter to address complex urban issues, while also revealing the tension between two visions of urban planning, one functional and economic, the other transversal and response-driven. In our comparative approach, an analysis of the actions taken and of the negotiation process shows that when the people involved chose to engage in a process of public debate, they were able to successfully achieve their collective social goal, whereas criticism of a more “aesthetic” nature remained marginal to the public decision-making process. Even so, both situations illustrate urban dwellers’ capacity to think differently about urban planning, as well as the importance of their becoming organized if they are to reclaim “the keys to the city”.

El estudio de dos jardines de Burdeos y de Quebec, creados por iniciativa de los habitantes, informa sobre la capacidad de estos de apropiarse de cuestiones urbanas complejas. Muestra también la tensión entre dos concepciones planificadoras: una primera funcional y económica, otra transversal y sensible. Según un enfoque comparatista, el análisis de la acción y del proceso de negociación muestra que los protagonistas que escogieron participar en el juego del debate público lograron alcanzar el pedido social, mientras que la “crítica artista” quedó al margen de la decisión pública. Las dos situaciones revelan la capacidad de los habitantes de pensar diferentemente la planificación de la ciudad y la necesidad de organizarse para recuperar las “llaves de la ciudad”.

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