2015
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Revue multidisciplinaire sur l'emploi, le syndicalisme et le travail ; vol. 10 no. 1 (2015)
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Ruth Rose, « Les femmes et l’assurance-emploi. Une lutte pour la reconnaissance de l’égalité », Revue multidisciplinaire sur l'emploi, le syndicalisme et le travail, ID : 10.7202/1036227ar
En raison de leurs responsabilités familiales, les femmes ont un rapport avec le marché du travail qui est différent de celui des hommes. Dès ses débuts, le régime canadien d’assurance-chômage a incorporé des mesures discriminatoires à l’égard des femmes. Le préjugé voulant que le revenu des femmes ne soit qu’un revenu d’appoint et qu’elles ne « méritent » pas la même protection sociale que celle des hommes persiste dans la conception et l’application du Régime d’assurance-emploi. La règle dite DEREMPA, les exigences plus strictes pour l’accès aux prestations spéciales et, surtout, les critères d’admissibilité plus sévères pour les personnes travaillant à temps partiel sont les manifestations de ce préjugé. Les nouvelles règles redéfinissant la notion d’un « emploi convenable » pour tous les prestataires, particulièrement les prestataires fréquents, risquent d’affecter les femmes plus que les hommes, puisqu’elles occupent plus souvent des emplois temporaires que les hommes et qu’elles ont déjà plus de difficultés à satisfaire aux conditions d’admissibilité à l’assurance-emploi. La règle qui limite une période de prestations à 52 semaines vise presque exclusivement des femmes qui auraient reçu 50 semaines des prestations spéciales (maladie, maternité, parentales, soignants), mais qui se trouvent réellement en chômage après un congé parental. De plus, l’application des deux semaines de carence et d’autres mesures visant à inciter les chômeurs à se trouver un nouvel emploi rapidement ne sont pas appropriées dans le cas des prestations spéciales.