Quand Refus global devient « Refus global » : Les conditions de la réception à la fin des années 1940

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2016

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Voix et Images ; vol. 41 no. 2 (2016)

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Sophie Dubois, « Quand Refus global devient « Refus global » : Les conditions de la réception à la fin des années 1940 », Voix et Images, ID : 10.7202/1036939ar


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Souvent retenu comme l’amorce de la modernité culturelle québécoise, le manifeste automatiste Refus global est examiné dans cet article du point de vue de sa première réception (1948-1949). Sont interrogés les critères sociohistoriques et esthétiques privilégiés à la fin des années 1940 ayant permis à l’oeuvre d’acquérir le statut de texte fondateur grâce à un resserrement du discours critique autour du texte éponyme, au détriment des autres composantes du recueil original. Une étude de la centaine d’articles formant la première réception révèle que cinq facteurs principaux jouent un rôle dans la lecture faite de l’oeuvre et dans le statut qui lui est octroyé : la matérialité du recueil original, l’état des champs artistiques, les critères de légitimité établis par la critique, la réaction étatique et l’attitude des auteurs envers la critique. Chacun de ces facteurs est analysé et historicisé par l’auteure, qui montre comment, à l’époque, une oeuvre recueillistique et pluridisciplinaire comme Refus global bouleverse l’horizon d’attente, entre autres en allant à contresens de la logique moderniste, malgré ce que la critique en a retenu. L’étude de la première réception permet ainsi à la fois d’expliquer la réduction du discours critique ayant conduit à la consécration du texte éponyme « Refus global » et de mettre en évidence d’autres lectures, faites avant la constitution du discours dominant ou en parallèle avec celui-ci, susceptibles de réévaluer le statut aujourd’hui attribué à l’oeuvre.

Often remembered as the event that launched cultural modernity in Quebec, the automatist manifesto Refus global is examined in this article from the point of view of its initial reception (1948-1949). The article scrutinizes the sociohistorical and aesthetic criteria prevailing in the late 1940s that made it possible for the work to acquire the status of a foundational text as critical discourse restricted its focus to the eponymous text, to the detriment of the other elements of the original collection. A study of the one hundred-odd articles that make up the initial reception of Refus global shows that five main factors played a part in how it was read and the status it was given: the materiality of the original collection, the state of artistic fields, the legitimacy criteria established by critics, the reaction of the state, and the authors’ attitudes to criticism. Each of these factors is analyzed and historicized by the author, who shows that despite what criticism has chosen to remember, a pluridisciplinary and collective work like Refus global disrupted the horizon of expectations at the time by running counter to the logic of modernism. Analysis of initial reception enables us both to explain the reduction operated by critical discourse that led to the consecration of the eponymous “Refus global” text, and to foreground other readings, carried out before the dominant discourse was constituted or in parallel to it, that may lead us today to reassess the status assigned to the work.

Recordado con frecuencia como el inicio de la modernidad cultural quebequense, se estudia en este artículo Refus global (Rechazo global), el manifiesto de los automatistas desde el punto de vista de su primer recibimiento (1948-1949). Se interrogan los criterios sociohistóricos y estéticos privilegiados que permitieron, a finales de los años 1940, que la obra adquiriese el estatus de texto fundador, gracias a una reducción del discurso crítico en torno al texto epónimo, en detrimento de los demás componentes de la selección original. Un estudio del centenar de artículos que integraban la primera edición revela que son cinco los factores principales que desempeñan un papel en la lectura que se hace de la obra y en el estatus que se le otorga: la materialidad de la recopilación original, el estado de los campos artísticos, los criterios de legitimidad establecidos por la crítica, la reacción estatal y la actitud de los autores ante la crítica. Cada uno de estos factores es analizado e historiado por la autora, que muestra cómo, en aquella época, una obra seleccionista y pluridisciplinaria como Refus global trastoca el horizonte de espera, en particular al ir en contrasentido de la lógica modernista, pese a lo que la crítica ha conservado de ello. Así pues, el estudio de la primera edición permite explicar la reducción del discurso crítico que condujo a la consagración del texto epónimo ‘Refus global’ y, a la vez, hacer hincapié en otras lecturas que se hicieron antes de la constitución del discurso dominante o en paralelo con el mismo, que tiende a reevaluar el estatus que se atribuye hoy en día a esta obra.

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