2014
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Recherches sémiotiques ; vol. 34 no. 1-2-3 (2014)
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Jean-Claude Milner, « Mallarmé selon Saussure », Recherches sémiotiques / Semiotic Inquiry, ID : 10.7202/1037158ar
Le mot ptyx se lit chez Mallarmé dans un poème publié en 1887. Pour en établir la signification, il faut réexaminer de près la distinction saussurienne entre signifié et chose signifiée. Quant au signifiant, il dépend de la linguistique indo-européenne, dans la version qu’en avait donnée Franz Bopp. Mallarmé l’a pratiquée ; on en a la preuve par Les Mots anglais. L’article tente de montrer que la séquence /ptyks/ permet d’obtenir par permutations et modifications l’intégralité de l’ossature consonantique de tous les mots indo-européens possibles. Le ptyx est donc le Mot par excellence, sauf qu’il est privé de la voyelle /a/, que Bopp tenait pour fondamentale. C’est cet /a/ que le poète ira chercher au Styx. A partir de là, on peut éclairer la fonction poétique du ptyx au sein du poème et le poème lui-même; sur tous ces points, l’hypothèse des anagrammes se révélera féconde.