Ce que la bande dessinée nous apprend de l’écriture sociologique

Fiche du document

Date

2016

Discipline
Type de document
Périmètre
Langue
Identifiant
Collection

Erudit

Organisation

Consortium Érudit

Licence

Tous droits réservés © Les Presses de l’Université de Montréal, 2016


Mots-clés

ethnographie bande dessinée méthodologie écriture ethnography comics methodology writing etnografía historieta metodología escritura


Citer ce document

Pierre Nocerino, « Ce que la bande dessinée nous apprend de l’écriture sociologique », Sociologie et sociétés, ID : 10.7202/1037720ar


Métriques


Partage / Export

Résumé Fr En Es

La bande dessinée est un outil largement utilisé pour la diffusion des savoirs scientifiques vers un public élargi. Si la bande dessinée a été mobilisée dans plusieurs initiatives visant à vulgariser la sociologie, il est possible d’accentuer la collaboration entre ces deux disciplines. La bande dessinée s’apparente effectivement à une écriture spécifique, comparable et substituable à l’écriture textuelle classiquement utilisée en sciences sociales. Plus que de la vulgarisation, il est possible de s’essayer à une véritable sociologie dessinée. À partir d’une expérimentation de retranscription d’observations ethnographiques en bande dessinée, l’article décrit en quoi le changement de médium dans la restitution d’enquête nécessite une adaptation de la part du chercheur, qu’il soit auteur (soumis à de nouvelles règles d’écriture) ou lecteur (se heurtant à des informations inhabituelles). L’usage de la bande dessinée dans un texte universitaire, en bouleversant les habitudes d’écriture et de lecture, permet donc des gains de réflexivité importants sur chacune des étapes de l’enquête (récolte, analyse et restitution des données). Plus généralement, cette expérience incite à s’interroger sur l’intérêt qu’auraient les chercheurs à assumer la dimension narrative de leurs textes universitaires, notamment en vue de s’assurer la compréhension (et donc l’évaluation) par leurs pairs.

Comic strips are widely used to spread scientific knowledge to larger audiences. While they have been harnessed in several initiatives to popularize sociology, there is room to increase the collaboration between the two disciplines. Indeed, in social sciences, the comic strip can be considered a specific form of writing, comparable to and substitutable for classical text writing. Going beyond popularization, attempts to create a genuine drawn sociology become possible. Based on an experiment in which ethnographic observations were transcribed in a comic strip, the article describes how changing the medium used in reporting an investigation requires that the researcher make adaptations, whether it is as the author (new writing rules) or reader (required to decipher unusual information). By upsetting both writing and reading habits, the use of comic strips in scholarly texts therefore allows major reflexivity gains in each of the research’s steps (data collection, analysis and reporting). More generally, this experiment raises questions regarding the interest of researchers in taking on the narrative dimension of their academic texts, particularly to ensure the understanding (and therefore evaluation) of their peers.

Las historietas constituyen una herramienta ampliamente utilizada para la difusión de saberes científicos en un amplio público. Si las historietas han sido movilizadas en varias iniciativas buscando vulgarizar la sociología, es posible acentuar la colaboración entre éstas dos disciplinas. Las historietas están relacionadas efectivamente con una escritura específica, comparable a la escritura textual a la cual puede reemplazar, utilizada clásicamente en las ciencias sociales. A partir de una experiencia de retranscripción de observaciones etnográficas en forma de historietas, este artículo describe en qué medida el cambio de medio para la restitución de la investigación necesita una adaptación por parte del investigador, ya sea que se trate del autor (sometido a nuevas reglas de escritura) o del lector (confrontado a informaciones inhabituales). La utilización de la historieta en un contexto universitario trastorna los hábitos de escritura y de lectura, permitiendo importantes ganancias en materia de reflexión acerca de cada una de las etapas de la investigación (recolección de información, análisis y restitución de datos). Más generalmente, esta experiencia invita a interrogarse acerca del interés que tendrían los investigadores de asumir la dimensión narrativa de sus textos universitarios, principalmente con miras a asegurar la comprensión (y, con ella, la evaluación) de sus pares.

document thumbnail

Par les mêmes auteurs

Sur les mêmes sujets

Sur les mêmes disciplines

Exporter en