2015
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Globe : Revue internationale d’études québécoises ; vol. 18 no. 1 (2015)
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Jonathan Tremblay, « La contribution des conservateurs à la longue survie des organisations fascistes d’Adrien Arcand. Un élément d’explication », Globe: Revue internationale d’études québécoises, ID : 10.7202/1037877ar
De 1929 jusqu’à sa mort en 1967, Adrien Arcand assume la direction de l’Ordre patriotique des goglus (1929-1934), du Parti national social-chrétien (1934-1938) et du Parti de l’Unité nationale du Canada (1938-1940, 1947-1958, 1965-1967). Pendant ce temps, il publie plusieurs journaux, dont Le Goglu (1929-1933), Le Miroir (1929-1933), Le Chameau (1930-1932), Le Patriote (1933-1938), Le Fasciste canadien (1935-1938), Le Combat national (1938-1939), L’Unité nationale (1953-1958) et Serviam (1965-2001). Pour financer ses médias et ses mouvements politiques constamment déficitaires, Arcand se comporte comme un véritable mercenaire en rendant deux sortes de services aux conservateurs qui consentent à lui verser des subsides. Il leur offre en tout premier lieu ses talents d’éditorialiste en soutenant constamment leur politique dans ses journaux. Il demande, en second lieu, à ses disciples fascistes de militer en faveur de leur parti politique lors des campagnes électorales. C’est en concluant ce genre d’accords avec les principaux ténors du Parti conservateur du Canada et de l’Union nationale qu’Adrien Arcand a pu mener en toute impunité sa campagne antisémite et fasciste pendant plus de trente ans.