Corps d’hommes sous le regard de femmes : une sociologie de l’apparence au prisme de la conjugalité

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2017

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Enfances, Familles, Générations ; no. 26 (2017)

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Marion Braizaz, « Corps d’hommes sous le regard de femmes : une sociologie de l’apparence au prisme de la conjugalité », Enfances, Familles, Générations, ID : 10.7202/1041059ar


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Cadre de la recherche : Au XXe siècle, une inflexion majeure s’est produite quant aux représentations sociales associées à la corporéité. La mise en scène de son corps est aujourd’hui pensée dans notre société comme devant être unique et révélatrice d’une prise en main identitaire. Alors qu’ils furent longtemps tenus à distance du monde du « paraître », les hommes sont désormais – tout comme les femmes – marqués dans leur quotidien par l’impératif esthétique. Au cœur de l’intimité conjugale, cette nouvelle donne trouve d’ailleurs une résonnance particulière. Objectifs : Tel est le sujet de cet article : démontrer combien l’apparence constitue de nos jours un enjeu conjugal décisif, les choix esthétiques de chacun des partenaires étant toujours soumis au regard de l’autre.Méthodologie : Suite à une enquête qualitative menée en France sur l’expérience esthétique des individus (32 femmes, 28 hommes), nous avons, à ce sujet, identifié une asymétrie genrée fondamentale dans la sphère privée.Résultats : Au jeu des apparences, dans l’espace conjugal, l’imaginaire social amoureux valorisant le bien-être de chacun se heurte à une souveraineté féminine. Une dépendance esthétique des hommes aux femmes s’observe. Face à celle-ci, les tactiques masculines sont alors radicalement opposées d’une classe sociale à l’autre. Si les hommes des classes aisées parviennent à rétablir un équilibre en instaurant une réciprocité subtile, les hommes issus de milieux populaires s’avèrent quant à eux totalement démunis, ne pouvant opposer à cette emprise féminine que des tactiques de résistances minimes.Conclusions : Croisant des analyses sur la sociologie du couple à une sociologie des pratiques esthétiques, cet article révèle combien la conjugalité se trouve être le lieu de rapports de pouvoir indéniables, doublement marqués, par le genre mais aussi par le niveau social. Contribution : Cet article permet d’observer à quel point le couple constitue une modalité centrale de l’expérience esthétique des hommes, ce qui est loin d’être autant le cas du côté des femmes.

Research Framework: In the twentieth century, there was a major inflexion regarding social representations of the body. Currently, the way individuals stage their own bodies is seen in our society as something that has to be unique, reflecting one’s identity construction. While men have kept away from the world of appearance for a long time, they are now – like women – marked in their everyday life by the aesthetic imperative. Within conjugal intimacy, this new order has a particular resonance. Objectives: The subject of our article is to demonstrate how the work of appearance represents a decisive conjugal issue, where the aesthetic choices of each member of a couple are constantly submitted to the other’s eyes.Methodology: Following a qualitative survey about the aesthetic experience of individuals conducted in France among 32 women and 28 men, we identified a crucial gendered asymmetry in the private sphere. Results: In the conjugal game of appearances, the social imaginary promoting the well-being of everyone collides with feminine sovereignty. Men's aesthetic dependency on women appears evident. Faced with this women’s influence, male tactics are radically different from one social group to another. At the top of the social ladder, men of the upper classes manage to restore balance by creating a subtle reciprocity. On the opposite end of the spectrum, men of more modest social classes are bereft of this option and can only offer minimal resistance to this control by women.Conclusions: Using a cross-referenced analysis of the sociology of couples and a sociology of aesthetic practices, this article highlights how conjugality happens to be the place of undeniably imbalanced power, doubly marked, both by gender and social status.Contribution: Moreover, this article emphasizes how conjugality constitutes a key modality of men’s aesthetic experience, which is far from being the case for women.

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