Penser avec Peirce la conception architecturale

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2017

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Cahiers de recherche sociologique ; no. 62 (2017)

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Jean-Louis Genard, « Penser avec Peirce la conception architecturale », Cahiers de recherche sociologique, ID : 10.7202/1045616ar


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A partir d’une expérience de fréquentations d’architectes, et plus spécialement de l’enseignement de l’architecture, cette contribution, en s’appuyant sur la sémiotique peircienne, propose de construire un appareillage conceptuel permettant de comprendre comment s’opère le travail architectural, en particulier comment peut se saisir la « boîte noire » du travail de conception, de design. Le pari de l’article est de réfléchir, à partir des catégories peirciennes, ce que composer veut dire comme un processus sémiotique dans lequel le travail de conception navigue constamment entre icone, indice et symbole. Cette approche permet de faire droit à la fois, au travers d’un rapport dominant au concept de symbole, aux multiples conventions sur lesquelles s’étaye la conception, mais aussi, au travers des concepts d’icone et d’indice, à la large part d’intelligence infra-discursive, infra-propositionnelle dont elle se nourrit. Dans un contexte où la spécificité du travail architectural se voit menacée par la concurrence déjà ancienne avec les ingénieurs, mais de plus en plus avec les spécialistes de la conception assistée par ordinateur, ou encore avec les designers, sans parler de la montée des processus de co-design dans lesquels la compétence propre de l’architecte pourrait se perdre, le texte cherche à cerner ce qui constitue le propre de la conception architecturale, une compétence acquise patiemment au travers de ce que permet de cerner l’idée d’une formation pensée comme « entraînement », dans ces espaces apprêtés que sont les « ateliers», les « workshops »...

Based on an experience of acquaintances with architects, and more particularly with the teaching of architecture, this contribution, based on Peircian semiotics, proposes to build a conceptual apparatus allowing to understand how architectural work is performed, more specifically how to comprehend the “black box” of design work. The challenge of the article is to explore, starting from the Peircian categories, what composing means as a semiotic process in which the design work constantly oscillates between icon, index and symbol. This approach makes it possible to recognize both, through a dominant relationship with the concept of symbol, the multiple conventions on which the design is based, but also, through the concepts of icon and index, the large part of infra-discursive and infra-propositional intelligence on which it is based. In a context where the specificity of architectural work is under threat from the already old competition with engineers, but more and more from specialists in computer-assisted design, or even with designers, not to mention the development of co-design processes in which the architect’s own competence could be lost, the text seeks to define what constitutes the proper of architectural design, a competency patiently acquired through what can be defined as a learning process conceived as “training”, as “drill”, in these pre-prepared spaces that are “ateliers”, “workshops”, “studios”…

A partir de la experiencia de los arquitectos, y particularmente de la enseñanza de la arquitectura, esta contribución, apoyándose en la semiótica de Peirce, propone construir un marco conceptual que permita entender cómo funciona el trabajo de la arquitectura, particularmente como puede comprenderse la “caja negra” del trabajo de concepción, de diseño. El desafío de este artículo es el de reflexionar, a partir de las categorías de Pierce, qué significa componer dentro de un proceso semiótico a través del cual el trabajo de concepción navega constantemente ente ícono, índice y símbolo. Este método permite hacer justicia, no solo a la lógica dominante del concepto de símbolo y a las múltiples convenciones sobre las cuales se apoya el mismo, sino también a los conceptos de ícono e índice, que en definitiva son parte de la inteligencia infra-discursiva, infra-proporcional donde ella se alimenta.Dentro de un contexto donde la especificidad del trabajo arquitectural se ve amenazado por la antigua diputa con los ingenieros, y más aun, con los diseñadores, sin hablar del auge de los procesos de co-diseño dentro de los cuales la competencia propia del arquitecto podría perderse, el texto busca abarcar lo que constituye la propia concepción arquitectural, una competencia adquirida pacientemente a través de la cual se puede alcanzar la idea de una formación pensada como “entrenamiento”, dentro espacios ya preparados para este fin,como son los “talleres”, los “workshops”.

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