Les organisations en soutien aux démarches de (ré)insertion socioprofessionnelle des personnes en situation d’itinérance : de nouveaux acteurs en relations industrielles au Québec ?

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2018

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Relations

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Relations industrielles ; vol. 73 no. 2 (2018)

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Cet article s’intéresse aux organisations de la société civile (OSC) spécialisées dans le soutien aux démarches de (ré)insertion socioprofessionnelle des personnes en situation d’itinérance (PSI) et aux nouveaux acteurs dans le système de relations industrielles québécois. À partir d’une étude de cas réalisée dans l’Arrondissement Ville-Marie de Montréal, nous avons utilisé les dimensions développées par Bellemare (2000) pour rendre opérationnel le concept d’acteur, les travaux de Heery et al. (2012) sur les OSC britanniques, ainsi que les résultats issus de nos recherches dans cet arrondissement, pour déterminer si les OSC impliquées dans la (ré)insertion socioprofessionnelle des PSI peuvent être considérées comme de nouveaux acteurs en relations industrielles (RI).Selon les dimensions de l’analyse, il apparaît que nous pouvons considérer les OSC qui sont engagées dans des expériences de (ré)insertion socioprofessionnelle des PSI comme de nouveaux acteurs en RI. En effet, en termes d’implication aux divers niveaux d’analyse des RI, elles interviennent de façon ponctuelle sur les lieux de travail, mais de façon beaucoup plus continue sur les plans organisationnel et institutionnel. Au niveau organisationnel, mentionnons que les OSC sont en lien avec des entreprises par le biais d’un réseau entretenu avec une OSC qui agit à titre d’intermédiaire afin de permettre le déploiement des programmes d’employabilité. Il s’agit d’un mode de fonctionnement en réseau où nous retrouvons de nombreux échanges interorganisationnels permettant d’assurer un continuum de services dans le but de soutenir les individus dans leur trajectoire de retour au travail et de faciliter les transitions des PSI en entreprises.En ce qui a trait au degré de continuité de l’implication des OSC dans le système de RI, nos résultats diffèrent de ceux de Heery et al. (2012). Nous avons, en effet, constaté une implication soutenue dans les programmes d’employabilité et de pré-employabilité, alors que ces auteurs parlent plutôt d’implication sporadique ou discontinue. Nos résultats montrent, également, des changements au niveau des règles liées aux conditions de travail et dans l’organisation de l’entreprise par la mutualisation de certaines pratiques de GRH, que nous assimilons à une influence des OSC sur le niveau organisationnel. De plus, ces dernières contribuent indirectement à influencer l’environnement social des entreprises grâce à l’action concertée entre OSC et entreprises dans le but d’apporter une solution au problème de concentration de l’itinérance dans le territoire du centre-ville montréalais.

This article focuses on civil society organizations (CSOs) specializing in supporting the socio-professional (re)integration of homeless people and the emergence of new actors in the Quebec industrial relations system. Based on a case study conducted in the Ville-Marie district of Montreal, we used the dimensions developed by Bellemare (2000) to operationalize the concept of the actor, the work of Heery et al. (2012) on British CSOs, and the results of our own research in this Montreal district to determine whether CSOs involved in the socio-professional (re)integration of homeless people can be considered as new actors in industrial relations (IR).From the analysis, we are able to deduce that CSOs that are engaged in the socio-professional (re)integration of homeless people can be considered as new actors in IR. Indeed, in terms of involvement at various levels of IR analysis, whilst CSOs are seen to intervene on an ad hoc basis at the workplace level, they are involved in a more continuous way at the organizational and institutional levels. At the organizational level, CSOs are linked to companies through a network where the CSO acts as an intermediary that facilitates the deployment of employability programs. This represents a network mode of operation where many inter-organizational exchanges can be found that ensure a continuum of services aiming to support individuals in their return-to-work journey and facilitate the transition of homeless people into companies.With respect to the degree of continuity of CSO involvement in the IR system, our results differ from those of Heery et al. (2012). Indeed, we have observed a sustained involvement in employability and pre-employability programs, whereas these authors speak of a sporadic or discontinuous involvement. Our results also show changes in the rules relating to working conditions and company organization through the sharing of some HRM practices, which we consider to represent an influence of CSOs at the organizational level. Furthermore, CSOs indirectly influence the social environment of business through the concerted action between CSOs and companies that aims to provide a solution to the problem of homelessness in the downtown Montreal area.

Este artículo se interesa a las organizaciones de la sociedad civil (OSC) especializadas en el apoyo al proceso de (re)inserción socio-profesional de personas en situación de itinerancia (PSI) y a los nuevos actores en el sistema de relaciones industriales quebequense. A partir de un estudio de caso realizado en el distrito Ville-Marie de Montreal, utilizamos las dimensiones desarrolladas por Bellemare (2000) para operacionalizar el concepto de actor, los trabajos de Heery et al. (2012) sobre los OSC británicos, y los resultados de nuestras propias investigaciones en este distrito, para determinar si las OSC implicadas en la (re)inserción socio-profesional de las PSI pueden ser consideradas como nuevos actores en el campo de las relaciones industriales (RI).Según las dimensiones del análisis, resulta que podemos considerar las OSC que están comprometidas en las experiencias de (re)inserción socio-profesional de las PSI como nuevos actores en las relaciones industriales. En efecto, en términos de implicación en los diferentes niveles de análisis des las RI, estas organizaciones intervienen de manera puntual en los lugares de trabajo, pero de manera más continua en aspectos organizacionales e institucionales. A nivel organizacional, mencionemos que las OSC están vinculadas con las empresas por medio de una red mantenida por una OSC que actúa a título de intermediario con el objetivo de permitir el despliegue de los programas de empleabilidad. Se trata de un modo de funcionamiento en red donde nosotros encontramos numerosos intercambios inter-organizacionales que permiten de asegurar un continuum de servicios con miras a apoyar los individuos durante su trayectoria de regreso al trabajo y de facilitar las transiciones de las PSI en empresa.En lo que respecta el nivel de continuidad de la implicación de las OSC en el sistema de RI, nuestros resultados difieren de los de Heery et al. (2012). Hemos constatado, en efecto, una implicación sostenida en los programas de empleabilidad y de pre-empleabilidad, mientras que esos autores evocan más bien de implicación esporádica o discontinua. Nuestros resultados muestran, igualmente, ciertos cambios a nivel de las reglas vinculadas a las condiciones de trabajo y en la organización de la empresa mediante el mutualismo de ciertas prácticas de GRH, que asimilamos a una influencia de las OSC sobre el nivel organizacional. Además, estas últimas contribuyen indirectamente a influenciar el entorno social de las empresas gracias a la acción concertada entre OSC y empresas con miras a aportar una solución al problema de concentración de la itinerancia en el territorio del centro de la ciudad en Montreal.

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