2016
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Théologiques ; vol. 24 no. 2 (2016)
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Florence Heymann, « Familles et dissidences dans l’ultra-orthodoxie isrélienne », Théologiques, ID : 10.7202/1050502ar
À partir d’une recherche sur les changements dans les diverses communautés religieuses appartenant à la majorité juive d’Israël, je me suis intéressée aux personnes qui abandonnent l’ultra-orthodoxie, les « sortants vers la question », en étant bénévole au sein d’une association d’aide aux sortants, à Jérusalem. Après une présentation succincte du secteur religieux orthodoxe et ultra-orthodoxe en Israël, l’article présente les tensions et les évolutions qui traversent le monde ultra-orthodoxe et percent des failles dans son système d’enfermement. Le texte se poursuit avec l’analyse de la sortie de l’ultra-orthodoxie, qui s’accompagne toujours d’épreuves et d’expériences douloureuses. D’après les statistiques, 1 300 ultra-orthodoxes quitteraient leur milieu chaque année. Sur ce nombre, 20 % environ se font aider par des associations, les 80 % restants se fondent dans la société environnante et deviennent difficilement repérables. Cette « majorité invisible » relève de trois catégories principales : les dissidents de l’ultra-orthodoxie séfarade, les deuxièmes générations de ceux qui étaient « retournés à la religion », enfin les familles nucléaires, parents et enfants. L’article s’intéressera tout particulièrement à la troisième de ces catégories : les familles entières confrontées à des défis particuliers, qui les obligent bien souvent à mener une double vie.