« Voyages des racines » et mémoire de la Heimat perdue dans la littérature allemande post-unification

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2017

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Catherine Perron, « « Voyages des racines » et mémoire de la Heimat perdue dans la littérature allemande post-unification », Ethnologies, ID : 10.7202/1051668ar


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Considérant d’une part le décalage entre le temps politique et les processus mémoriels, et d’autre part la remise en question des rapports entre les politiques officielles de la mémoire et les représentations ordinaires du passé, cet article analysera l’émergence ou non dans la société allemande d’une mémoire des Heimat perdues. Il s’agit d’un type de mémoire qui est propice aux échanges avec les voisins, favorise la compréhension mutuelle et contribue à la réappropriation d’un passé partagé, conduisant ainsi à un regard plus favorable vers un avenir européen commun. Basé sur un corpus d’oeuvres littéraires contemporaines traitant des voyages patrimoniaux dans les territoires d’où les Allemands ont été expulsés après la Seconde Guerre mondiale, cet article vise à étudier les récits de traversée des frontières et de (re)découverte de la Heimat perdue à l’Est. Il propose d’examiner les représentations de l’espace véhiculées par ces récits, et leur rapport aux récits plus anciens tels que ceux de fuite et d’expulsion. L’hypothèse qui se dégage de cet article est que, malgré une histoire partagée de violence, la confrontation active d’une Heimat perdue avec la réalité d’aujourd’hui renforce la capacité de surmonter une construction auto-centrée de la mémoire et des souffrances endurées par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale. En conséquence, il devient possible de reconsidérer la complexité des événements et d’aller au-delà d’une vérité régionale limitée, en les inscrivant ainsi dans un cadre historique plus large.

Considering the gap between political time and memory processes on the one hand, and on the other the questioning of relations between official memory policies and ordinary representations of the past, this paper will analyse the emergence, or not, in German society of a memory of the lost homelands. A kind of memory that is conducive to exchanges with the neighbours, encouraging mutual understanding, and helping the re-appropriation of shared pasts, thus leading to a more favourable attitude towards a common European future. Based on a body of contemporary literary works that deals with heritage trips to the territories from which Germans have been expelled after WWII, this paper aims at studying the stories of passing the borders and of (re)discovering the lost Heimat in the East. It proposes to examine the representations of space conveyed by those narratives, and their relation to older narratives such as that of « flight and expulsion ». The hypothesis emerging from this article is that, despite a shared history of violence, the active confrontation with today’s realities of the lost Heimat enhances the capacity to overcome a self-centred construction of memory and of the sufferings Germans endured during WWII. As a consequence, it becomes possible to reconsider the complexity of the events, and to go beyond a limited, regional truth, hence inscribing them in a wider historical frame.

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