Transmission de la capacité négative : de la formation à la rencontre clinique

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2018

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Tous droits réservés © Santé mentale au Québec, 2018


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capacité négative temporalité crainte de l’effondrement négatif negative capability temporality fear of breakdown negative


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Réal Laperrière, « Transmission de la capacité négative : de la formation à la rencontre clinique », Filigrane: Écoutes psychothérapiques, ID : 10.7202/1055602ar


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Inspiré par le poète anglais John Keats, W. R. Bion considérait la capacité négative comme la qualité principale du psychanalyste, et il en faisait aussi pour le patient l’un des buts du traitement analytique. Cette capacité négative peut être mise en lien avec des concepts élaborés par différents auteurs, dont Freud (le masochisme érogène), Rosenberg (le masochisme gardien de la vie), De M’Uzan (l’inquiétude permanente), Press (la construction d’une position passive), Green (la passivité et la passivation), Ribas (la passivité de vie) et Phillips (être un embarras, être perdu, être impuissant). Quatre vignettes cliniques illustrent comment la capacité négative peut être défaillante chez certains sujets, notamment dans son articulation avec la temporalité, les rendant particulièrement intolérants à la souffrance ordinaire dont parlait Freud et entravés dans l’exploration de leur vie intérieure. Suivant Press, il est par ailleurs proposé que la sollicitation de la capacité négative puisse réactiver chez un individu la crainte de l’effondrement, et avoir pour effet, dans le travail thérapeutique, de mettre à mal la capacité négative du thérapeute. Ce dernier sera amené à devoir tolérer le fait d’occuper transférentiellement auprès de son patient la place de l’objet défaillant, pour permettre que s’actualise le négatif du non-advenu (Press). Il est enfin question de ce qui, dans la formation du psychothérapeute ainsi que dans la culture, peut favoriser ou compromettre le développement de sa capacité négative.

Inspired by the English poet John Keats, W. R. Bion saw negative capability as the most important quality a psychanalyst should have, and, for the patient, as one of the main objectives when undergoing therapy. This negative capability can be linked to the concepts formulated by different authors, including Freud (erogenous masochism), Rosenberg (masochism as gardian of life), De M’Uzan (permanent concern), Press (the building of a passive position), Green (passivity and passivation), Ribas (life passivity), as well as Phillips (being an embarrassment, being lost, or being helpless). Four clinical case vignettes show how negative capability can be lacking for some subjects, notably in its articulation with temporality, making them particularly intolerant to ordinary suffering, as described by Freud, and impeded in the exploration of their internal life. According to Press, it is suggested that soliciting negative capability can reactivate an individual’s fear of breakdown and can, as a result—in the process of therapy—cripple the therapist’s negative capability. The latter will then have to accept to take the place—by transfer—of the defective object in the patient’s mind, so that the null and void negative (« le négatif du non-advenu », Press) is actualized. Finally, we address the factors that—therapist’s education or culture—can foster or cripple the building of their negative capability.

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