2019
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Études littéraires ; vol. 48 no. 1-2 (2019)
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Thomas Mainguy, « L’enracinement de Jean-Pierre Issenhuth », Études littéraires, ID : 10.7202/1057997ar
Cet article examine la démarche poursuivie par Jean-Pierre Issenhuth dans ses carnets en s’inspirant de la notion d’enracinement définie par Simone Weil. La pratique du carnet d’Issenhuth prend d’abord forme à travers un adieu à la poésie, considérée comme un langage trop artificiel pour permettre un contact direct avec le dehors. À l’inverse, les carnets sont conçus pour favoriser les rapprochements avec la « réalité rugueuse ». Ils sont imperméables à l’intériorité et Issenhuth les utilise pour explorer son rapport d’identité avec la nature et les animaux. Cette appartenance au monde lui apparaît toutefois corrélative au travail, à l’action concrète, qu’il priorise avant tout. Ses carnets montrent ultimement qu’il est un lecteur actif, un lecteur qui écrit comme on construit une cabane, conjuguant de ce fait son activité littéraire avec son projet d’enracinement.