Actions et omissions, effets voulus et effets latéraux : le conséquentialisme contre la morale intuitive

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2019

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Canadian Journal of Bioethics ; vol. 2 no. 1 (2019)

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Bernard Baertschi, « Actions et omissions, effets voulus et effets latéraux : le conséquentialisme contre la morale intuitive », Canadian Journal of Bioethics / Revue canadienne de bioéthique, ID : 10.7202/1058148ar


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Intuitivement, nous jugeons que notre responsabilité concerne davantage ce que nous faisons que ce que nous omettons de faire, et qu’elle s’étend plus aux effets voulus qu’aux effets simplement prévus de nos actes. Ces intuitions ont été thématisées dans notre tradition par deux principes, celui de la distinction de l’action et de l’omission (PDAO) et celui des actions à double effet (PADE). Jonathan Glover reconnaît l’importance de ces principes, mais considère que, en définitive, il n’est pas judicieux de les conserver et qu’il vaut mieux s’en tenir à la doctrine conséquentialiste que notre responsabilité s’étend également à toutes les conséquences de nos actes et de nos omissions. Après avoir examiné les objections de Glover contre ces deux principes, je présente les recherches de Joshua Greene sur la neuropsychologie du jugement moral. Elles s’appuient sur nos réactions à certains dilemmes moraux, particulièrement à celui du wagon fou (trolley problem) et recourent à l’imagerie cérébrale. Ses conclusions vont dans le même sens que les arguments plus conceptuels de Glover. Toutefois, ces deux auteurs partagent une conception philosophique commune, le conséquentialisme. C’est pourquoi j’examine dans une dernière partie certaines objections que rencontre cette conception morale, ce qui m’amène, avec l’aide d’autres études de neuropsychologie, à conclure qu’il est peu judicieux de mettre de côté les intentions de l’agent.

Intuitively, we judge that our responsibility has more to do with what we do than what we omit to do, and that it extends more to intended effects than to side-effects of our deeds. These intuitions have been expressed in our tradition through two principles: the doctrine of acts and omissions (DDE) and the doctrine of double effect (DDE). Jonathan Glover acknowledges that these two principles are important, but believes that it is eventually better to discard them and, instead, to stick to the consequentialist view that our responsibility extends equally to all the consequences of our behavior (acts and omissions). I first examine Glover’s objections against the two principles and then present Joshua Greene’s research on the neuropsychology of moral judgment. These rest heavily on our reactions to certain moral dilemmas, in particular the trolley problem, and have recourse to neuroimaging. Greene’s conclusions go in the same direction as Glover’s more conceptual arguments. However, both authors share a common philosophical view, i.e., consequentialism. Thus, in a last section I consider some difficulties that this moral view encounters, and with the aid of other neuropsychological studies, I conclude that it is not judicious to put aside the intentions of an agent.

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