2017
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Études Inuit Studies ; vol. 41 no. 1-2 (2017)
Tous droits réservés © La revue Études Inuit Studies, 2019
Vladimir Randa, « Cornus versus dentus et autres modalités d’association des animaux dans l’imaginaire inuit », Études/Inuit/Studies, ID : 10.7202/1061433ar
Jusqu’à nos jours, les animaux constituent, pour les Inuit, non seulement une source de subsistance irremplaçable, mais également une matière à penser inépuisable, dans leurs aspects naturaliste, cynégétique, symbolique, cosmogonique, écologique, esthétique et rituel. Les animaux ne sont pas perçus comme des entités isolées mais sont au contraire systématiquement pensés les uns par rapport aux autres, selon plusieurs modalités. Certains sont perçus comme des équivalents autour de l’axe qui sépare la terre et la mer, des espaces conçus comme opposés mais néanmoins complémentaires. D’autres forment, au sein des mêmes catégories vernaculaires, des doubles dont les participants ont pour vocation, sur la base de quelques caractéristiques partagées, de se substituer les uns aux autres. Enfin, certains sont associés dans des séries récurrentes, constituées selon les mêmes logiques dans différents registres de la culture. Débridé à souhait lorsqu’il s’agit de fabriquer des entités non-humaines, l’imaginaire inuit, en matière d’animaux, colle scrupuleusement à l’identité zoologique de chacun telle que les savoirs empiriques permettent de l’appréhender.