2017
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Études Inuit Studies ; vol. 41 no. 1-2 (2017)
Tous droits réservés © La revue Études Inuit Studies, 2019
T. Max Friesen et al., « Covering Bones: The Archaeology of Respect on the Kazan River, Nunavut », Études/Inuit/Studies, ID : 10.7202/1061437ar
Des relations complexes entre les hommes et les animaux définissent la vie dans le passé nordique. Pour les Inuit, ces relations se manifestent de nombreuses manières, notamment dans des pratiques souvent décrites comme des démonstrations du respect envers les animaux, favorisant la stabilité des relations entre les sociétés animales et humaines. Il est exaspérant de constater que beaucoup de ces activités, qui sont tellement proéminentes dans les archives ethnographiques, ont peu de corrélations archéologiques. Nous examinons ici une pratique importante présentant un niveau relativement élevé de visibilité archéologique : la dissimulation des os de caribou sous les pierres et dans d’autres zones inaccessibles, qui les protégent ainsi des chiens et autres perturbations susceptibles de heurter l’inua (l’esprit, l’âme) du caribou. Nous examinons ce phénomène à plusieurs traverses de caribou et sur des sites archéologiques inuit à l’intérieur des terres sur la rivière Kazan, dans le sud du Nunavut, où nous avons sondé de manière extensive. Cette recherche a été réalisée en collaboration avec les membres de la communauté de Baker Lake qui ont une connaissance directe de ces lieux, incluant l’aspect de la déposition des os. Ensemble, ces études révèlent un paysage culturel dans lequel les relations humain-caribou sont omniprésentes, non seulement en termes de structures liées à la chasse et à l’entreposage, mais également en ce qui a trait à la connexion spirituelle entre ces deux êtres interdépendants.