2017
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Sérgio Israel Levemfous, « Se réinventer en Amérique : le réel et le fictionnel dans l’oeuvre de Régine Robin et de Moacyr Scliar », Port Acadie: Revue interdisciplinaire en études acadiennes / Port Acadie: An Interdisciplinary Review in Acadian Studies, ID : 10.7202/1062007ar
Du fait d’une population assez hétérogène, mêlant des cultures et ethnies variées, le caractère interculturel du Canada, et particulièrement du Québec, pourrait relever d’une forme de patrimoine immatériel. À partir de deux monologues intérieurs exprimant un conflit de générations, le conte « L’immense fatigue des pierres » du livre éponyme de la franco-québécoise Régine Robin, esquisse de façon fictionnelle la ville de Montréal, la condition juive, l’errance et la problématique du multilinguisme. Professeure, sociologue, romancière-essayiste et essayiste-romancière, Robin dessine, au fil d’un récit bio-fictionnel, l’image d’une Montréal lieu d’accueil où il est possible d’élaborer, de construire et de déconstruire appartenances et mémoires. Le contexte littéraire américain est riche de ces imaginaires mettant en scène l’insertion d’individus provenant de migrations. Au Brésil, l’écrivain Moacyr Scliar a consacré quasiment l’ensemble de son oeuvre à la problématique de l’immigration juive et son inscription dans le contexte national. Cet écrivain, qui a été membre de l’Académie brésilienne des lettres, a écrit plus de quatre-vingts livres, essais, contes et romans, de sorte que les exemples fictionnels sur cette problématique sont nombreux. Nous retiendrons, en guise de contrepoint au texte de Régine Robin, le parcours de deux personnages du roman Sa Majesté des Indiens qui quittent avec leurs familles l’Europe pour le Brésil, chacun migrant vers une région et des réalités différentes. Le récit permet d’exposer, à partir des expériences vécues par ces personnages, la diversité culturelle du pays.