2019
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Revue musicale OICRM ; vol. 6 no. 1 (2019)
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d’Alessandro Christophe, « Le paradoxe du clavicorde et la technique de Bach au clavier », Revue musicale OICRM, ID : 10.7202/1062430ar
Le jeu du clavicorde demande un contrôle paradoxal : il faut abaisser la touche suffisamment vite pour produire un son suffisamment fort, mais aussi veiller à garder la justesse d’intonation, c’est-à-dire ne pas trop déplacer la corde. Les sources historiques sur le jeu du clavicorde dans le cercle de Jean-Sébastien Bach décrivent une technique de clavier (« tire » ou « Schnellen ») qui semble particulièrement adaptée au contrôle simultané de la vitesse et de la profondeur du toucher. Après une étude théorique qui établit les rapports entre mouvement de la touche, intensité sonore et intonation, une étude expérimentale mesure ces quantités pour un toucher « poussé », vertical et un toucher « tiré », avec retrait du bout du doigt vers l’intérieur de la main. Les résultats indiquent que le contrôle paradoxal demandé par la mécanique spécifique du clavicorde est avantageusement réalisé par le geste décrit dans les sources historiques (un mouvement de retrait circulaire du bout du doigt).