Le mouton, la vache et le loup. Coexistence de différentes moralités autour de la mise à mort d’animaux en Mongolie

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2019

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Frontières ; vol. 30 no. 2 (2019)

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Bernard Charlier, « Le mouton, la vache et le loup. Coexistence de différentes moralités autour de la mise à mort d’animaux en Mongolie », Frontières, ID : 10.7202/1062444ar


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Cet article propose d’analyser différentes attitudes et discours moraux, à priori contradictoires, actualisés autour de la mise à mort d’un mouton, d’une vache et d’un loup parmi des éleveurs nomades de Mongolie. La mise à mort d’un animal domestique, contrairement à celle d’un animal sauvage, est toujours empreinte de sobriété. Pour les éleveurs, selon les fragments de l’idéologie bouddhiste en vigueur, la mise à mort d’un animal domestique est associée aux idées de pollution (buzar) et de péché (nügel). De manière contrastée, la mise à mort d’un animal sauvage, et plus particulièrement d’un loup, fait l’objet d’une grande joie. Un éleveur chanceux à la chasse est dit « vertueux », « méritant » (buyantaj) et doté d’un haut potentiel vital (hijmor’). En mobilisant la notion mongole de fortune (hišig), j’analyse la coexistence de différents types de moralité liés à la mise à mort d’un mouton, d’une vache et d’un loup.

This article analyzes a priori contradictory attitudes and discourses related to the killing of a sheep, a cow, and a wolf among Mongolian nomadic herders. Contrary to the killing of a hunted animal, the killing of a domestic animal is always sad and sober. For the herders, according to their understanding of Buddhist ideology, the killing of a domestic animal is associated with the ideas of pollution (buzar) and sin (nügel). In a contrasted way, the killing of a hunted animal, and more particularly a wolf, is joyful. A good hunter is perceived as a “virtuous” and “meritorious” person with high vital potential (hijmor’). In relation to the Mongolian notion of “fortune” (hišig), I analyze the coexistence of different types of morality linked to the killing of a sheep, a cow, and a wolf.

Este artículo propone analizar diferentes actitudes y discursos morales, a priori contradictorios, actualizados en torno al asesinato de una oveja, una vaca y un lobo entre los pastores nómadas de Mongolia. La matanza de un animal doméstico, a diferencia de la de un animal salvaje, siempre es sobria. Para los criadores, de acuerdo con los fragmentos de la ideología budista actual, la matanza de un animal doméstico está asociada con las ideas de contaminación (buzar) y pecado (nügel). En contraste, matar un animal salvaje, especialmente un lobo, constituye una gran alegría. Se dice que un criador afortunado en la caza es "virtuoso", "merecedor" (buyantaj) y está dotado de un alto potencial vital (hijmor'). Al movilizar el concepto mongol de fortuna (hišig), analizo la coexistencia de diferentes tipos de moral relacionados con el asesinato de una oveja, una vaca y un lobo.

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