2019
Tous droits réservés © Revue Intermédialités, 2019
Anaïs Nony, « Volume-Image: The Future as Memory in Thierry Kuntzel’s Video Installation The Waves (2003) », Intermédialités: Histoire et théorie des arts, des lettres et des techniques / Intermediality: History and Theory of the Arts, Literature and Technologies, ID : 10.7202/1065018ar
L’objet vidéo est souvent analysé pour sa capacité critique en rapport avec la vitesse de notre culture narcissique et moins souvent pour sa capacité à produire des événements éléctroniques qui échappent à l’expérience humaine. Cet article considère les travaux scientifiques qui s’intéressent à l’espace où s’inscrivent les opérations vidéo, un espace où les phénomènes vécus et imaginaires, réels et virtuels existent au seuil de la perception. Étudiant l’oeuvre The Waves (2003) du pionnier de l’art vidéo en France et critique des médias Thierry Kuntzel (1951–2007), je m’éloigne du paradigme filmique qui comprend le temps et le mouvement comme catégories de l’expérience et pose le volume des opérations vidéos comme l’émergence d’une nouvelle forme de mémoire. Différente de l’image-temps et de l’image-mouvement du cinéma, l’image-volume de la vidéo définit un mode d’engagement avec des temporalités multiples au sein même du continuum de l’opération vidéo. Constituée progressivement par couches successives de signaux électroniques, l’image-volume de la vidéo est un champ ouvert, une zone transductive où de multiples intensités créent de nouveaux rythmes représentationnels. Ces derniers font brèche le model du temps si souvent calibré sur l’expérience humaine.