La constellation des filles : du script romantique à la communauté solidaire dans Le goudron et les plumes d’Hélène Monette

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2019

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Tangence ; no. 119 (2019)

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Catherine Dussault Frenette, « La constellation des filles : du script romantique à la communauté solidaire dans Le goudron et les plumes d’Hélène Monette », Tangence, ID : 10.7202/1065671ar


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La figure de la fille en tant qu’amie a, jusqu’à tout récemment, été peu abordée par les études littéraires. Cet article propose une réflexion sur les amitiés entre filles, telles qu’elles sont dépeintes dans le premier roman d’Hélène Monette, Le goudron et les plumes, paru en 1993. En faisant s’entrecroiser les voix de deux narratrices autrefois amies, l’écrivaine retrace la généalogie de cette amitié brisée, tout en levant le voile sur le système qui, en amont, entraîne les filles à se positionner comme rivales. L’analyse présentée s’attarde tout d’abord à relever la critique qu’adresse l’oeuvre au script romantique hétéronormatif, qui repose sur l’élection, par un homme, d’une seule fille du groupe, entraînant ainsi la désolidarisation de celles qui le composent. Sont ensuite exposées les diverses voies de sortie dessinées par Monette, hors des schémas patriarcaux, qui valorisent les relations hétérosexuelles exclusives au détriment des amitiés féminines, et vers une nouvelle économie des relations entre filles, fondées sur une reconnaissance réciproque, dont les termes sont définis au sein même du groupe des semblables. La lecture présentée suggère que l’investissement de ce pouvoir passe avant tout par l’élaboration d’un nouveau symbolisme au féminin, représenté, dans l’oeuvre, par la métaphore de la constellation.

The figure of the girl as friend has, until recently, received little attention in literary studies. This article proposes a reflection on friendships between girls as they are depicted in Hélène Monette’s first novel, Le goudron et les plumes [Tar and feathers], published in 1993. By intertwining the voices of the two narrators, formerly friends, the writer retraces the genealogy of this broken friendship while lifting the veil on the system which, early on, leads the girls to view themselves as rivals. The analysis aims to: 1) highlight the novel’s criticism of the heteronormative romantic script, which tells of a man who chooses a single girl in the group, thereby triggering a breakdown of solidarity among its members; and 2) expose the various exit points, designed by Monette, which lie outside patriarchal schemas that value exclusive heterosexual relationships to the detriment of female friendships. These exit points move, rather, towards a new economy of relationships between girls that is founded on reciprocity, one whose terms are defined within the peer group itself. The reading presented suggests that investment of this power involves, before all else, the development of a new feminine symbolism, represented in Monette’s work by the metaphor of the constellation.

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