Une lecture juridique de l’économie « arrivante » : une autre financiarisation du droit des sociétés et des marchés

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2019

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Ivan Tchotourian et al., « Une lecture juridique de l’économie « arrivante » : une autre financiarisation du droit des sociétés et des marchés », Les Cahiers de droit, ID : 10.7202/1066352ar


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Au cours des dernières décennies, le capitalisme n’a cessé de transformer le marché, bouleversant chaque fois un peu plus les concepts pourtant acquis des économistes et des juristes du monde des affaires. En dépit du progrès qu’elle occasionne, la financiarisation a mené à des scandales financiers et à des crises économiques majeures en 2000 et en 2007-2008 dont les effets sont encore palpables. Aujourd’hui, une autre financiarisation laisse progressivement son empreinte sur le droit des sociétés par actions et des marchés. Or, le droit s’adapte à ces changements d’orientation qui traversent les entreprises et la finance, celles-ci se montrant de plus en plus soucieuses de leur incidence sur la société. Une des plus récentes évolutions juridiques à cet égard est la création de statuts juridiques propres à certaines entreprises « hybrides » : les entreprises à mission sociétale. L’émergence de ce type d’entreprise donne de la dureté à la responsabilité sociale des entreprises (RSE) et procure une garantie de réalité derrière l’image de la vertu sans constituer pour autant une rupture de l’état du droit. La conception de l’entreprise telle qu’elle a longtemps été admise est par là même révolutionnée. Un pont entre le modèle libéral capitaliste et le modèle alternatif de l’économie sociale est donc en construction. Plus globalement, les dispositions légales se modernisent pour répondre à une demande croissante et permettent d’envisager de nos jours l’avènement d’une économie nouvelle en quête de plus de social et d’éthique. À cette fin, les acteurs de la finance, notamment sociale, poussent à la transformation des outils financiers pour générer un rendement social plutôt que strictement monétaire.

In recent decades, capitalism has constantly transformed the market, changing the concepts relied on by economists and business lawyers. Financialization, despite the progress it has engendered, has led to multiple financial scandals and a major economic crisis whose effects are still visible. Today, another type of financialization is gradually leaving its mark on corporate and market law. The law must now adapt to changing corporate and financial trends that increasingly focus on the impact on society. One of the last significant legal evolutions of this change is the creation of a new legal status for certain companies referred to as “hybrids”. The emergence of the hybrid enterprise (even if it blurs the situation) adds resilience to CSR and a guarantee of reality behind the image without constituting a fundamental break in the state of law. The concept of the company as it has been accepted for several decades is considerably revolutionized. A bridge between the liberal capitalist model and the social economy is under construction. More generally, the legal provisions are being modernized to meet a growing demand and make it possible, today, to consider the advent of a new economy with a more social and ethical aim. For this purpose, social finance actors are pushing for the transformation of financial instruments to generate social rather than monetary returns.

En las últimas décadas, el capitalismo no ha dejado de transformar al mercado, y cada vez ha logrado conmocionar un poco más los conceptos, que sin embargo, han sido apropiados tanto por los economistas como por los juristas de negocios. A pesar del progreso que ha logrado, la financiarización ha conllevado a escándalos financieros y a una crisis económica mayor en el año 2000 y durante los años 2007 y 2008, cuyas secuelas son todavía palpables. Hoy en día, otra financiarización ha dejado de manera progresiva su huella en el derecho de sociedades por acciones y en los mercados. Ahora bien, el derecho se ha adaptado a estos cambios de orientación que atraviesan las empresas y las finanzas, y que parecen estar cada vez más preocupadas por el impacto que causan en la sociedad. Una de las últimas evoluciones jurídicas de este cambio es la creación de estatus jurídicos propios de algunas empresas « híbridas » : las empresas con una misión social. El surgimiento de la empresa con una misión social ha otorgado fortaleza a la RSE y una garantía de realidad tras la imagen de la virtud, sin que esto constituya una ruptura del estado de derecho. Se ha revolucionado la concepción de la empresa tal cual y como ha sido aceptada desde hace mucho tiempo. Se está construyendo un puente entre el modelo liberal capitalista y el modelo alternativo de la economía social. De manera global, las disposiciones legales se modernizan para así responder a una demanda creciente y que permite hoy en día considerar la llegada de una nueva economía que busca más el aspecto social y la ética. Con este fin, los actores de las finanzas particularmente sociales, incentivan la transformación de las herramientas financieras para generar un rendimiento social, en lugar de uno estrictamente monetario.

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